Rapport sur la manifestation contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQIA+.

Nous étions plusieurs milliers à manifester à Bruxelles le 27 novembre à l'initiative de la plateforme Mirabal. Du harcèlement au féminicide, les violences sexistes sont omniprésentes.

La Campagne ROSA était présente à la manifestation nationale contre la violence faites aux femmes dimanche dernier à Bruxelles à l’initiative de la plateforme Mirabal. Nous avons construit une délégation féministe socialiste militante de plus de 300 personnes contre la violence envers les femmes et les personnes LGBTQIA+. Nous avons poussé la revendication d’un salaire minimum de 15 €/h ou + 2 €/h pour toutes et tous. Pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQIA+, il faut lutter contre la précarité. En effet, il n’est possible d’échapper à une situation de violence qu’en étant financièrement indépendant. Nous avons également besoin d’investissements publics massifs pour faire disparaître les listes d’attente pour une place dans un refuge pour victimes de violence, un logement social, une place en crèche et pour les soins d’affirmation de genre.

Ces revendications vont à l’encontre de la logique du capitalisme. Nous devons donc combattre ce système qui engendre le sexisme, la LGBTQIA+phobie et toutes les autres formes de discrimination. Elle ne vise qu’à faire le plus de profits possible. Nous devons lutter contre le capitalisme et pour une société socialiste basée sur les besoins des travailleurs.euses et des jeunes.
La prochaine date importante dans la lutte contre le sexisme et la LGBTQIA+phobie est le 8 mars !

Voici le tract que nous avons distribué lors de la manif du 27 novembre : 

De Teheran à Bruxelles : tout le systeme est coupable !

Nous avons vibré au rythme du développement de la lutte révolutionnaire en Iran. Plus rien ne sera jamais pareil en Iran. Continuons à nous inspirer de cette résistance active ! Du harcèlement au féminicide, les violences sexistes sont omniprésentes. Ce n’est pas le fait de quelques-uns, mais bien un problème de société, ancré au plus profond du système capitaliste, avec des impacts personnels terrifiants.

Le capitalisme repose sur l’exploitation et a besoin de nous diviser pour se maintenir. Il n’a aucune réponse à apporter aux crises qui s’accumulent : vie chère, guerre, pandémie, dérèglement climatique, etc. Les inégalités sont de plus en plus extrêmes, aucune égalité de genre n’y est possible…

Pas une de plus !

19 féminicides ont déjà été comptabilisés cette année en Belgique. Mais il aura fallu attendre 11 ans pour que le gouvernement commence à répondre aux obligations de la Convention d’Istanbul en termes de comptabilisation des féminicides et de stratégie de prévention au travers d’un projet de loi.

Ne laissons aucune victime de côté

Le projet de loi prévoit aussi des formations pour les policiers et magistrats et des protocoles d’évaluation des risques. Ces mesures vont dans la bonne direction mais ne sont absolument pas à la hauteur de l’urgence et de la gravité du problème. Les acteurs de terrain mettent, en plus, en garde quant à la faisabilité de leur mise en œuvre vu l’énorme sous-financement des services publics.

Les Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) passent de 3 à 10 et devraient accueillir jusqu’à 3324 victimes par an. Cependant, 8000 personnes portent plainte pour agression sexuelle chaque année et seul 1 victime sur 10 ose déposer plainte. En limitant les centres à 10, le gouvernement acte qu’il ne permet pas à l’immense majorité des victimes d’accéder aux premiers soins et à un dépôt de plainte dans de bonnes conditions.

Le suivi à moyen et long terme est tout aussi problématique. Nous n’oublierons jamais la jeune de 14 ans qui s’est suicidée l’année dernière. Elle avait demandé de l’aide suite à un viol collectif et c’est retrouvée sur une liste d’attente.

=> Pour un refinancement public massif des services d’aides aux victimes, pour des refuges et logements sociaux en suffisance.

Sans indépendance financière, comment échapper aux violences ?!

La précarité croissante engendre et augmente les violences sexuelles. Comment dénoncer son prof ou son chef si c’est de lui dont dépend la réussite de son année ou la poursuite de sa carrière… ?! Comment quitter une situation de violence domestique lorsqu’on dépend financièrement de son conjoint ?!

Des plans de lutte contre les violences faites aux femmes ont été mis sur pied, mais comme le dénonce le Conseil Bruxellois de l’égalité entre les femmes et les hommes, certaines populations sont oubliées : les jeunes, les personnes âgées et les travailleuses précaires.

Le gouvernement se profile comme un grand défenseur des droits des femmes, mais attaque les crédits temps parentaux et les pensions en particulier des salarié.e.s à temps-partiels, dont 80% sont des femmes… !

=> Pour un salaire minimum de 15€/h, des conditions de travail et des allocations sociales qui permettent une vie décente.

Les ménages à faibles revenus, comme les familles monoparentales, ne savent pas faire face à l’explosion du prix de l’énergie. Deux femmes sont déjà mortes d’une intoxication au CO en essayant de se chauffer à moindre coût à l’aide du barbecue… Le gouvernement accepte que de nouveaux drames se produisent en ne prenant pas les mesures qui s’imposent.

=> Pour la nationalisation de tout le secteur énergétique sous contrôle et gestion par la collectivité.

Les violences domestiques ne sont pas une affaire privée !

Suite au récent féminicide de Teresa Rodriguez, une infirmière de Bruxelles par son ex-compagnon, son syndicat, la CGSP-alr a organisé des actions devant quatre hôpitaux bruxellois. Il était bien entendu important de rendre hommage à leur collègue, mais une telle action met en avant le potentiel des syndicats d’être un des premiers points de contact pour les personnes qui subissent des violences, même hors du travail. Pour cela, c’est important de créer une atmosphère de respect et de camaraderie sur les lieux de travail afin qu’on puisse discuter ces questions. La lutte contre les violences sexistes n’est pas une affaire privée, elle doit faire partie intégrante du combat des syndicats.

Rejoins la Campagne ROSA

Organisons des actions dans nos lieux d’étude ou de travail, dans nos quartier et nos villes contre les violences sexistes, qu’elles soient physiques ou économiques, et contre le système capitaliste qui les entretient ! Bâtissons une société qui socialise les richesses pour répondre aux besoins de chacun.e et nous permette de faire de vrai CHOIX sur nos vies.

Réunions locales :

Bruxelles : 10/12 – de 15h à 17h – bar l’Union du Parvis de St Gilles. Café rencontre avec ROSA-Bruxelles.
Et aussi à Liège, Namur, Gand, Anvers, …

ROSA – un réseau féministe socialiste international

Le réseau ROSA est présent dans plus de 30 pays, sur tous les continents. En septembre, nous formions le plus grand contingent à la contre-manif « Mon corps, mon choix » à Berlin, en réponse à la manif anti-avortement. Nous étions aussi à Paris samedi dernier pour la grande manif contre les violences sexistes.

Soutiens-nous :

La Campagne ROSA est indépendante financièrement et ne reçoit aucun subside ! Toute solidarité financière (don unique ou ordre permanent bancaire mensuel) est la bienvenue pour nous permettre de poursuivre nos activités : n° de compte BE54 5230 8095 8497.

Agenda

28 novembre – Pour une réforme des pensions non-sexiste (13h Tour du Midi, Esplanade de l’Europe 1 Bruxelles)

La pension des femmes est en moyenne inférieure de 30 % à celle des hommes. Et cela risque bien de s’aggraver. Le projet de réforme des pensions ne tient, entre autres, pas compte du congé parental, du crédit-temps, du congé de naissance, du temps partiel. Elle méprise la réalité, les conditions de travail et les carrières des femmes. La notion de « travail effectif » introduite pourrait coûter jusqu’à 440€ par an à 1 femme sur 7.

1 décembre – Pas de racisme dans nos unifs

Filip Dewinter (Vlaams Belang) est invité le 1er décembre à l’UGent pour une conférence sur la théorie complotiste et raciste du Grand Remplacement. Grâce à plusieurs actions de protestations, la réunion a été déplacée hors du centre étudiant. Mais des actions restent nécessaires. Après leur conférence avec Jef Hoeyberghs (condamné pour misogynie et appel à la haine) ou la fondation de Schild&Vrienden (une milice d’extrême droite), le cercle étudiant KVHV veut une fois de plus utiliser l’université pour normaliser le sexisme, le racisme et la LGBTQIA+phobie et les mettre en pratique. Le capitalisme crée un terreau de frustrations que l’extrême-droite peut exploiter. En nous organisant, on peut les arrêter. Rendez-vous à 17h30 à Blandijnberg, la clôture de l’événement se fera au Vooruit.

8 mars – Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Le 8 mars ne doit pas simplement être une journée d’action symbolique. Nous avons besoin de vraies victoires. Organisons des actions sur nos lieux d’étude et de travail. Là où c’est possible, appelons à faire grève ou à ne pas nous rendre en cours et manifestons pour nos droits. Après le succès de la grève générale du 9 novembre, le 8 mars pourrait faire partie d’une série d’actions pour faire pression pour un Accord interprofessionnel (AIP) décent. On nous annonce plusieurs années sans augmentation de salaire, ce qui serait dramatique pour beaucoup, et surtout des femmes. Participe avec la campagne ROSA à l’organisation d’une manifestation le mercredi 8 mars dans ta ville (actions de sensibilisations sur ton école ou lieu de travail, distribution de tracts, collage d’affiches, préparation du matériel…). Construisons ensemble un mouvement de Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité.

Mai & juin – Pride is a Protest

Les personnes LGBTQIA+ sont confrontées à une violence constante. Mi-novembre, 5 personnes ont été tuées et autres 25 blessées lors d’une attaque contre un club gay dans le Colorado. Les lois anti-trans et le projet de loi « Don’t say gay » introduits dans plusieurs États américains alimentent cette violence. En Belgique, on nous dit que les personnes LGBTQIA+ ont obtenu l’égalité. La réalité le contredit. Les cours d’éducation sexuelle, les codes vestimentaires et toute la société sont hétéronormatifs. À cela s’ajoutent les listes d’attente pour les traitements d’affirmation du genre. La Pride devrait être une manifestation anti-capitaliste. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons obtenir une véritable égalité. Rejoignez la Campagne ROSA et organise une « Pride is a Protest » près de chez toi !

 

 


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.