Une inquiétude autour du vaccin AstraZeneca (contre le CoVid19) est en train de se développer suite à une trentaine de cas de formations de caillots sanguins en Europe, un cas pour 167.000 personnes vaccinées.
Il s’agit d’une incidence inférieure à celle que l’on trouve dans la population générale, où le risque est de 1 sur 10.000. D’ailleurs, on ne sait pas encore si ces thromboses ont un lien avec l’injection du vaccin AstraZeneca.
Par contre, le risque de thrombose lié à la prise de pilule contraceptive est beaucoup plus important : environ 5 à 7 pour 10.000 personnes. Et, contrairement au vaccin AstraZeneca, le lien de causalité est ici avéré depuis de nombreuses années.
Effectivement dans le cas du vaccin, le risque potentiel concerne l’ensemble de la population et doit être étudié. Mais cette différence de traitement est tout de même révélatrice d’une approche discriminatoire par rapport au genre en matière de soins de santé.
Une médecine sexiste ?
L’approche sexiste de la médecine contemporaine est aussi évidente concernant la recherche sur les infarctus, les douleurs des règles, la contraception bien sûr et pour bien d’autre choses : là, on refuse de donner le feu vert pour la production de pilules contraceptives pour les hommes parce qu’elles ont certains effets secondaires. Cependant, il s’agit des mêmes effets secondaires que la pilule prise par tant de femmes : acné, modification de la libido et troubles de l’humeur, …
Il faudra aussi noter que les réactions d’urgence au sujet du vaccin AstraZeneca ne sont certainement pas exclusivement liées à l’inquiétude pour la santé de la population. Il y a d’énormes sommes d’argent en jeu : ce vaccin va coûter cher aux États et permettre au géant pharmaceutique de réaliser d’énormes profits.
En Belgique, la vaccination est « gratuite ». C’est évidemment payé par quelqu’un : la sécurité sociale. La collectivité paie donc sans avoir aucun contrôle sur la recherche, la production et la distribution des vaccins.
Luttons pour des soins de santé accessibles à toutes et à tous
La Campagne ROSA, ainsi que la Santé en Lutte, luttent pour des soins de santé accessibles, gratuits et de qualité pour toutes et tous. Nous exigeons un contrôle démocratique sur la recherche médicale afin que celle-ci ne soit pas discriminatoire au niveau du genre (ou autre) afin d’avoir des produits pharmaceutiques de qualité, comme les vaccins, la pilule contraceptive, etc.
Nous ne pointons évidemment pas du doigt les scientifiques ou les travailleurs.euses du secteur de la santé, comme responsables de ces discriminations. Au contraire, nous les invitons à lutter collectivement avec les usagers, en ce compris les femmes, les personnes LGBTQI+ et toutes couches opprimées, contre ce système qui contrôle et oriente la recherche scientifique vers les profits.
Nous continuerons à lutter pour une société qui ne nous impose pas des codes de conduite en fonction de notre genre, qui ne discrimine pas certains groupes de la population, mais qui puisse répondre aux problématiques de santé de tou.te.s.