Conclusion

POUR LA CONSTRUCTION D’UNE APPROCHE SOCIALISTE DANS LES MOUVEMENTS POUR LES DROITS DES FEMMES

Après 30 années de néolibéralisme, force est de constater qu’il reste nécessaire de lutter contre l’oppression spécifique des femmes. Cette problématique est aujourd’hui davantage discutée et dénoncée. Dans ce cadre, nous voulons construire une approche anticapitaliste et socialiste à travers des discussions et des actions dénonçant le sexisme et luttant pour les droits des femmes.

Dans les années 1960 et 1970, une grande lutte pour les droits et l’émancipation des femmes a pris place, et ce dans le cadre d’une lutte générale de la classe ouvrière pour que chacun ait le droit à l’éducation, à un travail décent avec un salaire décent, etc. : pour une société plus égalitaire. D’importantes conquêtes sociales ont été gagnées, y compris pour les femmes. Pourtant, le sexisme reste encore aujourd’hui omniprésent, aussi bien en rue qu’à la maison, à l’école ou au travail.

femmesCette mentalité ne tombe pas du ciel. D’une part, les femmes ont en moyenne des salaires plus faibles, sont majoritaires dans les secteurs les plus précaires et sont les premières victimes des exclusions du chômage et du rabaissement des diverses allocations. D’autre part, elles prestent une double journée de travail : le travail non pris en charge par la collectivité retombe sur le dos des familles et, en grande partie, des femmes. Le sous-financement chronique des services publics et l’austérité, toujours plus dure, menée par les différents gouvernements, engendrent un personnel sous-payé et trop peu nombreux ainsi qu’un manque de moyens qui rend impossible un service de qualité.

Cette position économique plus précaire des femmes mène à une position sociale plus faible. Pratiquement tous les secteurs de l’économie utilisent le corps des femmes pour faire de l’argent (entre autres via le marketing ; sans parler de l’industrie du porno et du sexe…). Les femmes sont représentées, voire utilisées, comme des objets (sexuels). Une telle récurrence des violences contre les femmes, du harcèlement sexuel et de la culture du viol sont des conséquences d’un système qui fait des profits en utilisant à ses fins “la libération du corps des femmes”. Le capitalisme ne s’intéresse pas à la lutte contre les inégalités ; au contraire, il permet d’en tirer des profits : bas salaires, travail « ménager » gratuit, objectification des femmes.

Le sexisme n’est pas le fait des hommes ou d’une culture spécifique. Un seul groupe dans la société bénéficie de l’oppression des femmes : les super-riches, c’est-à-dire la classe dominante capitaliste. Les femmes, la jeunesse et toute la classe ouvrière ont intérêt à mener ensemble la lutte contre le système capitaliste. C’est uniquement sur base des besoins de la majorité que nous pouvons construire une société fondée sur l’égalité et la solidarité, au sein de laquelle aucun être humain ne puisse en opprimer et en exploiter un autre : une société socialiste démocratique.

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