LUTTONS CONTRE LA VIOLENCE SEXISTE QUOTIDIENNE.
MON CORPS, MON CHOIX, MA LIBERTÉ !
Durant de longues années, le discours officiel – du moins dans le monde occidental – était de dire que l’inégalité hommes/femmes appartenait au passé et qu’il ne fallait plus résoudre que quelques derniers détails. Mais aujourd’hui, cette idée est clairement contredite ; le sexisme quotidien et omniprésent est largement discuté dans la société. Cette discussion a été favorisée, également en Belgique, par différentes campagnes sur les réseaux sociaux qui laissaient la parole aux victimes de violences sexuelles.
Ailleurs dans le monde, ce n’est pas seulement la discussion, mais bien la lutte qui a déjà recommencé. En Inde, en Turquie et récemment aussi en Argentine, on a vu des mouvements de masse contre les violences envers les femmes. C’est ce dont nous avons besoin partout pour dénoncer ces violences, lutter contre elles et permettre une amélioration de la situation.
ROSA appelle à l’organisation d’actions pour répondre à chaque nouvelle attaque menée contre le droit des femmes à décider pour elles-mêmes, mais également à la mise en place de campagnes de quartier, dans les lieux de travail et dans les écoles pour dénoncer le sexisme quotidien et la violence qui en découle. Cette violence sexiste n’est pas un phénomène isolé dans la société. Elle est liée au fonctionnement du système capitaliste, qui utilise le sexisme pour augmenter les profits et diviser les travailleurs et leurs luttes. C’est pourquoi ROSA défend l’idée que la lutte contre le sexisme est liée à la lutte plus générale contre le capitalisme.
Les femmes ne sont pas des objets. Nous exigeons l’arrêt de l’utilisation du corps des femmes pour vendre tout et n’importe quoi.
Le sexisme quotidien est notamment nourri par la marchandisation du corps de la femme qui est utilisée pour augmenter les profits de la minorité dirigeante. Le capitalisme fait du corps féminin un de ses principaux fonds de commerce. De plus, en standardisant le corps des femmes via la publicité, le cinéma, la mode, etc., le capitalisme a ouvert de nouveaux marchés ultra-rentables tels que la chirurgie esthétique, les cosmétiques, les nouveaux régimes, le porno. Tout cela impose une image fausse de ce à quoi doit ressembler le corps d’une femme et pousse les filles à haïr leur corps : en Grande-Bretagne, ce sont 5 filles de 6 ans sur 6 qui se trouvent trop grosses!
Les attaques multiples des gouvernements sur les salaires, les allocations et le secteur social empêchent de nombreuses victimes de violence de trouver une échappatoire. Nous exigeons un refinancement des services d’aide aux victimes ainsi que l’arrêt de la politique de culpabilisation des victimes en cas d’agression.
Dans la rue, sur internet, sur les lieux de travail et dans tout autre espace public, on constate que le harcèlement est toujours très présent. En 2014, Amnesty International estime qu’en Belgique qu’une femme sur 4 se fait ou s’est fait harceler dans la rue. Selon Sensoa (Centre flamand d’expertise pour la santé – enquête de 2011), une élève sur trois a été confrontée au harcèlement sexuel à l’école en Belgique.
On a aussi pu constater le développement important de la culture du viol ; en vendant une fille nue avec une voiture ou en mettant en scène un viol collectif (bonjour Dolce&Gabana!), la femme est présentée comme une marchandise : il suffit d’y mettre le prix! En Belgique, 1 jeune femme mineure sur 10 a déjà vécu un viol ou une tentative de viol et seulement un tiers en parle avec quelqu’un, selon la Fédération des Centres de Planning familial des FPS .
Selon la police, on compte 3.073 viols et 3.561 attentats à la pudeur en 2013, ce qui fait, en moyenne, 8 viols et 9 attentats à la pudeur par jour, dont la moitié concerne des mineurs. Et on estime généralement que 9 victimes sur 10 ne portent pas plainte. Dans les rares cas pour lesquels on peut prouver qui est l’auteur d’un viol, on observe également souvent une responsabilisation des victimes : sa tenue, son comportement, … deviennent les causes de son harcèlement ou de son viol.
C’est là que nous constatons toutes les contradictions de ce système. D’un côté, il y a l’image de la femme sexy, prête à dire oui à tout, rendue disponible, et puis de l’autre, la culpabilisation des femmes victimes d’agressions dont on pointera la tenue ou l’attitude trop aguicheuse ou ambiguë.
Suite à la crise et à la montée des idées réactionnaires, le droit à l’avortement est attaqué dans différents pays et les mouvements « pro-vie » s’organisent (y compris en Belgique). Nous ne pouvons pas leur laisser l’espace sans apporter réponse. Nous revendiquons la possibilité d’un réel choix en défendant le droit à l’avortement ET le droit à avoir des enfants sans risquer de tomber dans la pauvreté.
Nous luttons pour que le droit à l’avortement soit obtenu dans tous les pays et soit accessible à toutes les femmes qui le demandent. L’interdiction du droit à l’avortement est une politique meurtrière : chaque année, 47.000 femmes meurent dans le monde des suites d’un avortement clandestin.
Le droit à l’avortement est sous pression, aussi bien par les campagnes idéologiques des soi-disant pro-vies, que par l’austérité qui partout dans le monde pèse sur l’accès à l’avortement sécurisé, mais aussi sur l’accès à la contraception.
En Irlande, une nouvelle lutte pour le droit à l’avortement a commencé avec la campagne Repeal the 8th, qui vise à retirer l’interdiction de l’avortement de la Constitution (comprise dans le 8e amendement). En Espagne et plus récemment en Pologne, des mouvements massifs de femmes ont pu arrêter des tentatives d’attaques du droit à l’avortement de la part des gouvernements conservateurs. En Pologne, le droit à l’avortement est déjà extrêmement restreint, mais il y avait une volonté des forces réactionnaires d’aller encore plus loin. Ils ont été stoppés par un mouvement qui a rassemblé 140 000 personnes dans les rues et organisé une grève pour défendre ce droit.
Les revendications de ROSA :
• Les femmes ne sont pas des objets. Stop à la marchandisation du corps.
• Pour le droit des femmes à s’habiller comme elles le souhaitent sans se faire harceler.
• Pour un choix réel : défense du droit à l’avortement ET du droit à avoir des enfants sans risquer de tomber dans la pauvreté.
• Pour une contraception accessible, gratuite et de qualité pour tous.
• Pour des refuges pour les personnes qui en ont besoin, telles que les femmes et leurs familles ou encore les LGBT.