CW : feminicide
23 février, Vienne est sous le choc. En moins de 24 heures, cinq femmes ont sauvagement été assassinées. Parmi elles, une mère et sa fille de 13 ans, probablement assassinées par le père et mari. Trois femmes ont été poignardées sur leur lieu de travail, dans un studio offrant des services sexuels. Trois jours plus tard, lundi, une autre femme a été assassinée par son compagnon.
Environ 700 personnes sont descendues dans la rue avec le lundi 26 février à l’appel de ROSA, y compris des parents des victimes. “Les hommes ne tuent pas par amour, arrêtez les féminicides !”, “Aucune femme/personne n’est illégale, droit au séjour pour tous” et “La violence n’est jamais un incident isolé, luttons contre le sexisme partout” figuraient parmi les slogans qui ont résonné dans les rues.
De nombreuses victimes de la violence de genre ont pris la parole lors du rassemblement, y compris des activistes de ROSA. Certaines ont parlé des obstacles et des défis auxquels les survivantes sont confrontées lorsqu’elles cherchent de l’aide, ainsi que du racisme et du sexisme auxquels elles sont confrontées lorsqu’elles contactent la police et les institutions de l’État.
L’idée de comités démocratiquement élus pour représenter les intérêts des victimes et superviser la police a été applaudie. Certaines ont expliqué que les féminicides ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’un système imprégné jusqu’à l’os de sexisme, où l’intimidation, le harcèlement et les attitudes et comportements sexistes font partie de la vie quotidienne de la plupart des femmes.
Cette situation est alimentée par l’agitation misogyne et les discours de haine du parti d’extrême droite FPÖ, du parti conservateur ÖVP et d’autres partis traditionnels, mais aussi par la pauvreté des femmes, la crise du secteur public et l’écart salarial entre hommes et femmes. La violence de genre n’est pas un problème individuel, mais quelque chose de systémique, né et nourri au sein du système capitaliste. L’extrême droite a tenté d’exploiter les féminicides pour renforcer le racisme. Une militante turque a répondu à l’argument selon lequel la violence serait propre à certaines cultures.
“Quand on m’a dit que c’était normal dans ma culture, j’ai dit : ce n’est normal dans aucune culture. Ni le sexisme, ni la violence de genre, ni les féminicides ne sont « importés ». Ils sont profondément enracinés dans le système capitaliste, dans chaque société et dans chaque pays.”
La contestation féministe reste vitale et la Campagne ROSA est déterminée à y jouer un rôle actif.