2019 : La jeunesse et les femmes à la pointe des mouvements de masses

Les mesures d'austérité ont connu un puissant coup d'accélérateur depuis la crise économique voilà 10 ans. Des gens meurent de maladies curables parce qu'ils n'ont pas les moyens de se soigner ; des familles se retrouvent sans toit ; des enfants vont à l'école sans nourriture ; les tâches domestiques pèsent faute de services publics adaptés ; des étudiantes se prostituent pour payer leurs études : voilà la nouvelle norme, y compris dans les pays dit ‘‘riches’’.

Rejoignez le monde de la révolte !

Chili, Soudan, Algérie, Liban, Irak, Iran, Catalogne, mais aussi Hong-Kong, Equateur, Haïti,… d’impressionnants mouvements de masses se développent actuellement dans une bonne vingtaine de pays. Un des facteurs communs de cette révolte globale est la place occupée par la jeunesse et les femmes : aux premières loges du combat contre les inégalités, la corruption, les politiques pro-riches, mais aussi pour la protection de l’environnement, etc.

L’extrême concentration des richesses met le feu aux poudres

On ne voit toujours pas de lumière au bout du tunnel des diverses crises que nous traversons (économique, sociale, migratoire ou environnementale). Des crises toutes relatives… Début 2019, on comptait 2.470 milliardaires (en dollars), 224 de moins qu’il y a un an (1).  Même au sommet de Davos qui réunit les ‘‘puissants’’ de ce monde, on discute depuis plusieurs années du danger d’une telle concentration de richesses ‘‘pour la stabilité sociale et pour la sécurité de la planète’’(2). Ce n’est ni de l’environnement ni de notre bien-être dont il est question. Lorsque 26 personnes possèdent autant de richesses que la moitié de l’humanité comme c’est le cas aujourd’hui (3), le danger est grand pour les milliardaires que les masses se rebellent contre un système qui ne privilégie que les privilégiés.

Durant les 3 décennies qui ont fait suite à la chute du Mur de Berlin, les politiques néolibérales ont affaibli le système de sécurité sociale, les services publics et les soins de santé. Les logements sociaux sont toujours plus rares et les études supérieures de plus en plus réservées à l’élite.

Les mesures d’austérité ont connu un puissant coup d’accélérateur depuis la crise économique voilà 10 ans. Des gens meurent de maladies curables parce qu’ils n’ont pas les moyens de se soigner ; des familles se retrouvent sans toit ; des enfants vont à l’école sans nourriture ; les tâches domestiques pèsent faute de services publics adaptés ; des étudiantes se prostituent pour payer leurs études : voilà la nouvelle norme, y compris dans les pays dit ‘‘riches’’.

Les luttes spécifiques se rencontrent et se renforcent

L’histoire nous montre que, souvent, les couches les moins organisées de la classe des travailleurs – les femmes, les jeunes, les immigrés – sont les premières à entrer en lutte. En effet, ce sont elles que le système capitaliste attaque le plus violemment.

En Algérie, au Soudan ou encore au Liban et en Irak, en plus des jeunes, les femmes sont au-devant des luttes. Encore plus durement attaquées par la crise faute de services publics et l’effondrement de l’économie, elles se sont impliquées dès le début.

Lors des mouvements révolutionnaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient de 2011, des hommes ont organisé des cordons pour assurer la sécurité des femmes dans les manifestations face aux forces réactionnaires. Actuellement, au Soudan, des femmes ont organisé de tels cordons pour faire barrage à l’armée. C’est à travers la lutte que la nécessité de l’unité de classe devient la plus claire, au-delà du genre, des divisions communautaires, régionales ou générationnelles.

Au Chili, la répression des manifestations de la jeunesse contre l’augmentation des prix des tickets du métro, rappelant la dictature de Pinochet, n’a pas arrêté le mouvement. Il s’est élargi aux peuples indigènes et au mouvement syndical organisé, si bien qu’il a pris des proportions historiques. Les viols de manifestantes par les forces de ‘‘l’ordre’’ ne l’ont pas non plus freiné, au contraire. Les revendications spécifiques contre les violences sexistes du mouvement ‘‘Ni una menos’’ (pas une de moins, contre les féminicides) et celles plus générales contre le néolibéralisme se renforcent mutuellement pour former un mouvement de masse contre le système qui oppresse, exploite et tente de nous diviser.

Lorsque les luttes se rejoignent, prennent de l’ampleur et s’internationalisent, les populations en lutte en tirent la conclusion qu’il est nécessaire de changer fondamentalement la société et de rompre avec le système capitaliste. Lorsque les masses se mettent en mouvement, le système s’ébranle ; et avec des méthodes et un programme consistant, il est possible de le faire tomber pour construire une société réellement démocratique et basée sur nos besoins. Rejoins-nous !

 

 

(1) https://www.inegalites.fr/Les-milliardaires-representent-un-millionieme-de-l-humanite

(2) https://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/20/les-dangers-de-la-montee-des-inegalites-au-menu-du-forum-de-davos_4350849_3234.html

https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/27/a-quoi-servent-les-riches_6017100_3234.html

(3) https://www.oxfam.org/fr/cinq-faits-choquants-sur-les-inegalites-extremes-aidez-nous-redistribuer-les-cartes

 

 


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.