« Vendue » pour être prostituée : comment éviter cela ?

Plus de 200 PV ont déjà été établis par la police de Bruxelles contre les sept membres de la bande organisée. De nombreuses personnes se demandent pourquoi aucune mesure n'a été prise auparavant. La plupart des affaires ne sont pas suivies d'effet en raison des importantes coupes budgétaires dans la justice.

Une jeune fille de 16 ans a été « vendue » par son « petit ami » à un gang de jeunes, enfermée dans une cave pendant un mois et prostituée et abusée par 160 clients. Ce terrible crime a provoqué une onde de choc à travers le pays. La Campagne ROSA partage cette indignation et cette colère et exige que des solutions soient mises en place.

Justice et sécurité

Plus de 200 PV ont déjà été établis par la police de Bruxelles contre les sept membres de la bande organisée. De nombreuses personnes se demandent pourquoi aucune mesure n’a été prise auparavant. La plupart des affaires ne sont pas suivies d’effet en raison des importantes coupes budgétaires dans la justice. Ce manque de moyens implique que la plupart des petits délinquants ne comparaissent jamais devant un juge. Le discours des politiciens de droite sur l’ordre public et la loi reste lettre morte précisément en raison de leurs propres coupes budgétaires…

La solution ne réside toutefois pas dans le renforcement de la répression, y compris dans ce très terrible cas. La criminalité ne peut être stoppée à coups de policiers dans les rues et à l’aide d’une justice plus sévère. Si le travail de rue disposait de moyens conséquents et qu’un vaste réseau d’initiatives socioculturelles était développé pour rendre les quartiers accueillants et vivants, le contrôle social que cela engendrerait assurerait une meilleure sécurité que tous les textes de loi.

En réalité, les jeunes à risque sont pris au piège d’un cocktail de pauvreté, de situations familiales instables et d’ennui. Un investissement massif dans l’enseignement, le travail de proximité et les Maisons des jeunes permettrait de réduire le nombre d’élèves par classe tout en améliorant leur accompagnement et en développant un filet de sécurité de même que tout un éventail d’activités. Voilà une solution structurelle. Cela permettrait d’éviter que les milliers de jeunes qui se trouvent dans des situations quasiment désespérées ne tombent pas dans la délinquance et les bandes criminelles.

Le financement de ces initiatives a été drastiquement attaqué par les gouvernements néolibéraux successifs. En Flandre, le gouvernement s’en ait sévèrement pris cet automne au financement du travail social, de la culture, des projets d’intégration socioculturelle et de la formation. Quant aux gouvernements de Bruxelles et de Wallonie, ils  consacrent eux aussi beaucoup trop peu de ressources à ces matières. Les politiciens traditionnels sont en partie responsables des problèmes de sécurité, des problèmes de manque de moyen en réalité.

Le crime prospère mieux dans un environnement fait de pauvreté, de chômage et de désespoir. La meilleure garantie pour des rues sûres, ce sont des emplois décents, un salaire minimum horaire de 14 euros, des allocations sociales plus élevées et un accès abordable au logement. La Campagne ROSA s’oppose aux gouvernements antisociaux et entend bien faire tout son possible afin que ces revendications sociales deviennent réalité.

L’objectification

Bien sûr, le sexisme et la violence sexuelle ne sont pas seulement le fait de criminels, cela constitue un plus vaste problème social. Les industries publicitaire et pornographique présentent les femmes comme des marchandises et des objets qui peuvent être échangés et utilisés. Cela alimente le sexisme en tant que problème social.

Faut-il s’étonner que des gens adoptent les opinions dont ils sont bombardés dans l’espace public, tant en ligne que dans la vie réelle ? Les crimes de cette bande criminelle sont un exemple extrême de cette situation. La Campagne ROSA revendique l’interdiction des publicités sexistes.

Non au racisme !

Le Vlaams Belang et d’autres groupes d’extrême droite tentent d’instrumentaliser cette sordide affaire pour rendre leur programme raciste plus acceptable. Mais le problème qui nous occupe ici n’est pas réductible à l’aspect culturel. Jeffrey Epstein, Harvey Weinstein, Jan Fabre, Bart de Pauw et les nombreux violeurs de l’Eglise catholique sont bien blancs. Le sexisme est un problème de société présent dans tous les domaines de la vie.

Rejoignez la Campagne ROSA, en commençant par mobiliser à ses côté vers la grande manifestation nationale contre le sexisme le 8 mars prochain !


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.