À l’approche de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, il est important de dresser le bilan de la situation des femmes dans le monde. Viols, féminicides, harcèlements, violences conjugales, mutilations génitales, transphobie,… Le 25 novembre représente une journée de lutte pour dénoncer ce fléau. Mais pas uniquement !
Cette journée doit également participer à la construction d’un mouvement large pour lutter contre le sexisme ainsi que les politiques d’austérité qui augmentent la précarité des femmes et diminuent les possibilités d’accompagnement des personnes en difficulté. Des chiffres horrifiants. En moyenne, au moins une femme sur trois dans le monde est battue, victime de violence sexuelle ou autrement maltraitée au cours de sa vie. En Belgique, la police dénombre environ 8 viols et 9 attentats à la pudeur par jour. Chez nos voisins français, une femme meurt sous les coups de son compagnon tous les 3 jours.
En Amérique du Sud, le mouvement ‘‘NI UNA MENOS’’ (Pas une de moins) mène une campagne historique afin de dénoncer les féminicides, à l’origine de la disparition de centaines de femmes chaque année. En Inde, les femmes ont aussi fait entendre leur voix pour révéler au monde que toutes les 20 minutes, une Indienne est victime de viol.
Combattre un système néfaste pour les femmes
De nombreux mouvements contre le sexisme s’organisent à travers le monde. Pour beaucoup de femmes, la nécessité de lutter et de s’organiser devient de plus en plus claire. Pour nous, il ne s’agit pas seulement de dénoncer les injustices subies par les femmes, mais d’en comprendre les causes afin de les combattre. Les violences contre les femmes sont omniprésentes : à l’école, dans la rue, au travail, dans la famille,… Il ne s’agit pas d’un problème de culture ou de ‘‘mauvais choix’’ des femmes, mais bien d’une violence liée au fonctionnement du système actuel, le capitalisme.
La violence n’est pas inhérente à l’individu, comme le prétendent certains. Non, on ne naît pas violent, on le devient. D’une part, le capitalisme produit ouvertement de la violence à travers ses nombreux canaux de diffusion : la culture du viol présente dans tous les médias, l’objectification et la marchandisation du corps des femmes visibles partout et chaque jour on peut entendre des discours politiques sexistes. D’autre part, ce système maintient les femmes dans une position inférieure par la précarisation de l’emploi, l’écart salarial, le harcèlement au travail, la dévalorisation des secteurs dits ‘‘féminins’’, la difficulté de combiner travail et vie de famille, la destruction des services publics et la surcharge de travail domestique que cela occasionne…
ROSA. Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité
Ce scénario d’inégalité et de misère sociale permet à ce système de s’enrichir. La classe dirigeante n’a donc aucun intérêt à ce que les individus soient égaux. Et les politiques d’austérité menées par les différents gouvernements renforcent cette position secondaire des femmes. La casse des services publics, le manque de structures sociales, la chasse aux chômeurs, le statut de cohabitant, le développement des jobs hyperflexibles,… diminuent la capacité de nombreuses femmes de pouvoir s’échapper de situations violentes. C’est pourquoi, selon nous, il est essentiel de lier la lutte contre les violences faites aux femmes au combat contre l’austérité.
Pour s’émanciper, les femmes doivent disposer de toutes les conditions matérielles pour ne plus être dépendantes des hommes. Pour cela, il faut garantir un emploi pour toutes et tous, des soutiens financiers, des logements sociaux en suffisance, des services publics de qualité et gratuits,…
La réalisation de ces revendications passera uniquement par la construction d’une lutte collective et par un véritable changement de système. Manifeste le 25 novembre avec ROSA contre les violences faites aux femmes ! Participe à la construction d’un mouvement féministe anticapitaliste et rejoins la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) !