Les nombreux témoignages de violence et de harcèlement sous le hashtag #MeToo continuent d’être au cœur du débat. Même les plus aveugles ne peuvent plus nier l’ampleur qu’atteint le sexisme dans cette société. Des décennies durant, des personnes telles qu’Harvey Weinstein ont fait du harcèlement sexuel une pratique quotidienne, souvent en toute impunité.
Avec le hashtag #MeToo, la parole de milliers de femmes s’est libérée sur les réseaux sociaux, faute de pouvoir le faire dans les postes de police et au tribunal, ou de n’y trouver qu’une faible audience. Cela n’a fait que remettre en lumière la prise en charge manquante ou inexistante de ce genre de dossier. Hors des réseaux sociaux, le mouvement a également pris un caractère combattif lors des manifestations #MeToo ‘‘dans la vraie vie’’, qui ont rassemblé dans plusieurs villes des milliers de gens pour exiger des solutions concrètes. Le mouvement n’en est qu’à ses balbutiements et a besoin de clarté sur le programme, les revendications et les méthodes. Faute de quoi l’espace sera laissé pour des attaques réactionnaires, comme la tribune célébrant la ‘‘liberté d’importuner’’, ou pour une récupération de la part des élites.
Le phénomène #MeToo est une première étape importante dans la construction de la lutte contre le sexisme. La conscientisation sur l’ampleur du problème s’est élargie, il est maintenant temps de discuter des origines de celui-ci pour trouver les solutions adéquates. Il est essentiel de mettre le doigt sur les responsables, les capitalistes qui, dans le cadre du système, engrangent des profits record en marchandisant le corps des femmes. Pour faire toujours plus de profit et diviser les travailleurs, le sexisme est une arme dans les mains de la classe capitaliste.
L’oppression sexiste, sous toutes ses formes, puise sa racine dans l’inégalité sociale que les femmes subissent, dû en partie à leur position économique plus faible dans la société. De plus, les femmes étant vues et traitées comme des objets, à travers les publicités sexistes ou bien dans l’industrie du porno, cela nourrit tout autant cette oppression.
Les travailleuses, les étudiantes, les écolières doivent aujourd’hui plus que jamais s’organiser et construire un mouvement féministe combattif avec des revendications sociales concrètes. Elles doivent faire de la lutte contre le sexisme une affaire de classe – celle des travailleuses et des travailleurs – et non pas des féministes bourgeoises à la Oprah Winfrey, qui ne proposent rien pour changer concrètement les inégalités sociales d’où découlent les violences sexistes que vivent la majorité des femmes. Il est nécessaire d’organiser une résistance active dans la rue, à travers des manifestations, mais aussi sur les lieux de travail, dans les écoles, les universités…
La campagne ROSA est pour cela un outil primordial car à travers celui-ci, la construction de comités de résistances locaux peuvent s’organiser contre le sexisme, et discuter des solutions avec toutes celles et ceux qui veulent nous rejoindre dans l’action. La question de l’alternative à une société capitaliste où se trouve l’origine de l’oppression des femmes doit être discutée au sein de ces groupes. Il offre une tribune pour discuter d’une autre société dans laquelle les causes de l’oppression sont éliminées.
Passer de #MeToo sur les réseaux sociaux à la résistance en rue nécessite un mouvement femme organisé et conscient, qui s’attaque à la source du problème. A travers le 8 Mars, journée internationale des droits des femmes, ROSA veut mettre cette idée en avant et ainsi permettre de créer, en unissant ses forces à d’autres, un événement pour toutes les femmes qui souhaitent se battre contre le sexisme, contre l’austérité et la précarité économique. L’année dernière, ROSA avait organisé une marche contre le Sexisme à Gand avec 600 participants. Cette année, il y aura une deuxième édition à Gand, ainsi que des marches à Anvers et Bruxelles. Nous participons également à d’autres initiatives à Bruxelles, Liège et ailleurs. Participe avec ROSA aux actions du 8 Mars dans ta région !
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Le 31 mars aura lieu une conférence nationale de ROSA
Différentes thématiques seront abordées sur le sujet du genre, du sexisme sur le lieu de travail, des droits des femmes dans les communes, des 50 ans de mai 68, du rôle de Rosa Luxembourg dans la Révolution allemande il y a 100 ans, etc. A côté de ces discussions, nous parlerons également des projets que nous avons développés depuis le lancement de ROSA l’an dernier et de la manière avec laquelle continuer à s’organiser. La conférence vise à renforcer notre position dans la lutte contre le sexisme. Rejoignez-nous!
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Le 8 Mars 2018
BRUXELLES: Jeudi 8 mars à 16h ULB solbosch devant le foyer – avenue Paul Héger. Pour rejoindre l’action de La Marche Mondiale des Femmes à la Gare Centrale à 17h30.
LIEGE: jeudi 8 mars à 18h Place Saint Etienne, où se tiendra un village féministe à partir de 17h30 (après une cycloparade féministe l’après-midi).
GAND: Jeudi 8 mars à 19h30 à la Hôtel de ville de Gand
ANVERS: Jeudi 8 mars à 19h00 Ossenmarkt
Mais aussi des actions à Mons le mercredi 7 mars et à Namur le samedi 10 mars. Contacte-nous!