Le mauvais temps ou le coronavirus n’ont pas empêché des milliers de manifestantes et de manifestants de descendre dans les rues de Bruxelles à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Pour la quatrième année consécutive, des actions combatives ont été organisées en Belgique à cette occasion. La Campagne ROSA, qui a organisé la première marche contre le sexisme en 2017, a de nouveau joué un rôle de premier plan cette année. Lors de la manifestation qui a eu lieu à Bruxelles, la Campagne ROSA a formé une délégation d’environ un millier de personnes dans une manifestation qui a réuni au total plus de 10.000 personnes.
Le 8 mars étant tombé un dimanche, l’occasion était belle de mobiliser pour une grande manifestation nationale. Avec 10.00 personnes, ce potentiel a été confirmé. Une plus importante participation aurait sans aucun doute été possible si toutes les circonstances avaient été réunies. Ces derniers jours, il n’a quasiment été question que du coronavirus dans tous les médias et certains événements ont même été annulés. A cela s’ajoutait un temps maussade.
La défense de la sécurité sociale était le thème central de ce 8 mars, un filet de sécurité collectif qui a vu le jour il y a 75 ans en Belgique. Le caractère collectif de la protection sociale est diamétralement opposé à la politique d’austérité néo-libérale qui fait peser de plus en plus de risques sociaux sur le dos de chaque individu. Cela se répercute de façon évidente sur les familles, et plus particulièrement sur les femmes en leur sein.
La Journée internationale de lutte pour les droits des femmes est née en 1910 dans le mouvement socialiste, à une époque où ce dernier était en pleine expansion et avait encore une forte influence marxiste. Cette date s’inscrivait dans le cadre des journées internationales combattives autour de revendications offensives, comme pour l’instauration de la journée des 8 heures avec le 1er mai une vingtaine d’années auparavant. Aujourd’hui, une nouvelle génération entre en lutte pour poursuivre la lutte.
La politique antisociale de ces dernières années mine la sécurité sociale et oblige de plus en plus de travailleuses et de travailleurs à occuper des emplois mal payés et à temps partiel. La revendication de salaires plus élevés et d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure est donc essentielle. Elle ferait une grande différence dans la vie de beaucoup de travailleuses et de travailleurs, en combinaison de l’individualisation des allocations sociales et d’un investissement public massif dans les services publics et la sécurité sociale.
Le sexisme présent dans toutes les sphères de la société est de plus en plus rejeté. « Mon corps, mon choix », ont scandé les milliers de manifestantes et de manifestants à l’occasion de cette Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. De nombreuses personnes faisaient références à la vague mondiale de protestation féministe sur les pancartes ou dans leurs slogans : « solidarité avec les femmes du monde entier ». Sur la scène de la Marche Mondiale des Femmes, le discours de Ginger Jentzen, de notre organisation-sœur Socialist Alternative, a été écouté avec attention après la manifestation. La lutte contre le sexisme est internationale !
Le sexisme et la division sont ancrés dans l’ADN du capitalisme, un système qui repose sur une forte concentration de richesses les mains d’une poignée de super-riches combinée à une grande inégalité, à des pénuries sociales et à des tensions dans le reste de la population. Cela favorise le sexisme, le racisme, la LGBTQI+phobie. La lutte contre le sexisme et pour l’égalité des droits est donc une lutte contre le capitalisme lui-même.
A l’instar des pionnières et pionniers de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes il y a plus de 100 ans, la Campagne ROSA défend un féminisme socialiste et se bat pour une société sans oppression ni exploitation, où les travailleuses et les travailleurs disposeraient du contrôle et de la gestion démocratiques des moyens de production. De cette manières, les intérêts de la collectivité seraient centraux et non la soif de profit d’une petite élite. La force sociale qui peut réaliser un tel changement de société, c’est le mouvement des travailleurs.
Bien entendu, la Campagne ROSA n’est pas active que le 8 mars, elle lutte tout au long de l’année. Ce matin, nos activistes participent à la grève du personnel de l’université de Gand en faveur du salaire minimum de 14 euros, puisque quelques centaines de travailleuses et de travailleurs ne l’atteignent pas encore dans le nettoyage, les restaurants universitaires,… Il s’agit essentiellement de personnel féminin. Le 14 mars, une 4e marche contre le sexisme aura lieu à Gand, à nouveau autour des 14 euros, à l’occasion de l’Equal Pay Day (jour jusqu’auquel une femme doit travailler en moyenne pour obtenir le même salaire qu’un homme qui aurait travaillé jusqu’au 31 décembre). Le rendez-vous est à 15h à l’hôtel de ville.
Enfin, le 28 mars, il y a la conférence nationale de la Campagne ROSA au cours de laquelle nous voulons prendre le temps de discuter afin de nous renforcer dans nos luttes. De nombreux intervenants interviendront sur des thèmes tels que la lutte contre le sexisme, le droit à l’avortement, les femmes et le football, la lutte pour les droits des femmes en Russie, les droits LGBTQI+,… L’évènement prendra place de 10h à 19h à Bruxelles. Événement Facebook.
Quelques reportages-photos:
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