Ce dimanche, de premières actions ont eu lieu à dans le cadre de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, qui sera ce mercredi 25 novembre. Ce jour-là, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) organise encore toute une série d’actions dans pas moins de 12 villes différentes ! A Bruxelles, un rassemblement autorisé aura lieu à partir de 15h à la Gare centrale.
« La crise sanitaire n’a pas mis un terme aux violences faites aux femmes, au contraire : on assiste aujourd’hui à une dangereuse augmentation de cette violence. La violence et le sexisme omniprésents représentent un danger tout aussi réel que le coronavirus », explique Emily Burns, coordinatrice nationale de la Campagne ROSA.
Elle poursuit : « C’est un fait connu et démontré, la violence domestique augmente pendant les crises. Durant le (semi-)confinement, la tension augmente dans tous les foyers. Lorsqu’il y a déjà violence, c’est l’enfer qui s’instaure de manière permanente. Les personnes victimes de violence sont contraintes à des contacts plus étroits et sans plus aucun moments de répit avec leurs agresseurs. Ces derniers peuvent, de plus, davantage surveiller leurs comportements et les empêcher de rechercher du soutien ou de l’aide. Malgré ça, les appels à l’aide pour violences domestiques ont triplé en Belgique durant le confinement ! »
Si elle a pris une forme encore plus aiguë dans les foyers, la crise sanitaire dégrade la situation partout et les violences sexistes touchent toutes les sphères et tous les espaces. « Par exemple, lorsqu’il y a un confinement ou un couvre-feu, le harcèlement dans l’espace public est moins « atténué » par un certain contrôle social. »
La crise sanitaire a mis en avant les personnes travaillant dans les secteurs essentiels (soins, distribution, aide familiale,…) où les femmes sont majoritaires. Ces personnes habituellement invisibles ou méprisées ont été présentées comme des héroïnes. « Cependant, leurs conditions de travail sont particulièrement déplorables », explique encore la responsable de la campagne féministe socialiste, « temps partiels involontaires dans la distribution, heures supplémentaires dans les soins, risque sanitaire accru sans fourniture de matériel de protection pour les aides à domicile,… Le salaire horaire est, de plus, régulièrement inférieur à 14€ brut ! Enfin, les contrats précaires (intérim, CDD) sont courant et limitent la possibilité de revendiquer des conditions de travail décentes, de peur de perdre son emploi. Aussi essentielles soient ses travailleuses, elles ne sont pas traitées comme des héroïnes ! »
Quelles solutions ?
Pour remédier aux violences sexistes, les mesures symboliques sont insuffisantes. Il est nécessaire de combiner des revendications pour un enseignement de qualité et un meilleur accompagnement des victimes à celles contre l’objectification des corps pour faire des profits. Il faut aussi amorcer les luttes nécessaires pour permettre l’indépendance économique des femmes afin qu’elles puissent quitter des situations de violence et opérer un réel choix sur leur vie. Seul un vaste programme de satisfaction des besoins sociaux par des services publics de qualité et suffisant ainsi que des conditions de travail et de salaire dignes peut mettre fin aux discriminations.
« La marchandisation de nos corps et les bas salaires ne profitent qu’à un seul groupe de la population : les très riches qui ont d’ailleurs augmenté leur fortune de 28% durant la crise sanitaire. Sexisme, racisme, LGBTQI+phobie, ils ont besoin de nous diviser pour mieux régner », conclut Emily, « C’est cela le féminisme socialiste que défend la Campagne ROSA. Le problème est structurel, il faudra une société débarrassée de l’exploitation pour parvenir à en finir avec le sexisme. C’est un travail de longue haleine, un marathon et non un sprint. Mais un combat que l’on peut gagner si on unit toutes les personnes opprimées et exploitées. »
Parcours des actions du 25 novembre:
Bruxelles: Rassemblement autorisé à 15h à la Gare centrale; d’autres actions sont aussi prévues – contactez-nous pour plus d’info.
Eeklo 14h30
Liège 15h
Torhout 16h
Dendermonde 18h
Deinze 18h
Leuven 19h30
Brugge 18h
Kortrijk 19h
Gand 19h
Aaalst 19h30
Anvers , 28 novembre à14h