Plus tôt cette semaine, la campagne ROSA a diffusé par vidéos des extraits de cette réunion scandaleuse, ce qui a bénéficié d’une grande attention des médias nationaux comme internationaux.
Entre 250 à 300 personnes ont répondu à notre rendez-vous à 8h du matin à UGent afin d’exiger l’exclusion du cercle KVHV. Cette demande d’exclusion était également défendue par le front communal syndical de l’UGent et par le représentant des étudiants au Conseil d’administration.
La réunion du Conseil d’administration était déjà terminée depuis longtemps lorsque le communiqué de presse du recteur a finalement été envoyé. Le Conseil d’administration refuse de prendre une sanction contre le KVHV en plus de la suspension de deux mois déjà décidée par le PFK (Convention politique philosophique de l’Université de Gand).
En soi, cette suspension est déjà une victoire et résulte directement d’une semaine orageuse d’action et d’indignation générale dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les provocations arrogantes du KVHV leur sont revenues en pleine face comme un boomerang. Même eux doivent maintenant bien admettre qu’ils ne peuvent pas s’en tirer à bon compte. Leurs tentatives de banaliser la discrimination et la haine rencontrent la mobilisation active des jeunes et des travailleurs.
Le KVHV est donc suspendu pour deux mois comme l’a déjà décidé le PFK qui peut prendre des sanctions contre des associations indépendamment du Conseil d’administration. Le PFK est une structure faîtière responsable de la reconnaissance et du contrôle de toutes les associations politiques et philosophiques de l’UGent. Cet organisme est autorisé à imposer des sanctions aux associations étudiantes qui en sont membres, mais cela ne signifie pas que le Conseil d’administration n’est pas autorisé à prendre d’autres mesures. Finalement, cela équivaut à avoir simplement tapoté sur les doigts du KVHV. Le Conseil d’administration de l’université se dérobe ouvertement à ses responsabilités concernant les discours tenus dans ses locaux.
Un réseau élitiste
Si le recteur refuse d’exclure le KVHV, c’est parce qu’il ne veut pas s’opposer à la pression du vaste réseau élitiste autour du KVHV. Il s’agit d’un réseau d’individus puissants de l’élite politique d’au moins trois partis, de personnalités influentes au sein des institutions étatiques et de membres d’influentes chambres de commerce. Ce réseau s’étend au Conseil d’administration avec le provocateur de droite Siegfried Bracke (N-VA). Le recteur ne veut pas affronter ce réseau, peut-être parce qu’il espère ainsi montrer patte blanche pour faire du lobbying en faveur de l’UGent.
Après avoir survécu à la tempête médiatique de septembre 2018 autour de Schild & Vrienden et de Dries Van Langenhove, les Gantois du KVHV (parmi lesquels de nombreux membres de Schild & Vrienden) se sentent intouchables. Récemment, Dries Van Langenhove, ancien membre du KVHV gantois, a même été élu comme député du Vlaams Belang. Leur confiance n’a fait que croître. Avec la première action tenue au moment-même de ce meeting avec Jeff Hoeyberghs et encore plus avec l’action d’hier, les étudiants et le personnel de l’UGent ont mis un terme aux tentatives de banalisation du discours de haine à l’université. Entre 250 et 300 manifestants ont crié haut et fort leurs slogans pour que le Conseil d’administration prenne des initiatives, pour refuser le sexisme à l’UGent et pour que le KVHV ne bénéficie plus des subsides des autorités universitaires.
Les activistes ont exigé que l’ensemble du Conseil d’administration vienne les voir pour leur donner une explication de la situation. La campagne ROSA avait préparé une lettre ouverte avec l’intention de la délivrer. Seul le recteur est sorti et a malheureusement refusé de prendre la parole face aux étudiants et au personnel présent. Cette absence de message a provoqué l’indignation des personnes présentes. Le fait que le Conseil d’administration se cachait n’a pas été apprécié et les activistes se sont dirigés vers l’entrée de la salle de réunion en manifestant.
Une variante extrême d’un sexisme profondément enraciné
La campagne ROSA souligne que les déclarations de Jeff Hoeyberghs ne sont qu’une variante extrême d’un sexisme profondément enraciné dans la société. Les responsables de l’austérité du gouvernement flamand sont les mêmes que ceux qui cherchent à dévier la colère sociale vers les réfugiés et les migrants. De cette façon, ils éloignent l’attention de leur politique antisociale radicale. Ce sont ces mêmes partis qui estiment aujourd’hui que le sexisme relève de la liberté d’expression !
Notre lutte pour une société sans discrimination est liée à la lutte contre toute forme de politique antisociale. Qui plus est, il s’agit d’une lutte pour une société différente, où une petite élite ne contrôlera plus la grande majorité des richesses en ayant donc intérêt à répandre la division pour régner.
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