8 mars 2018. La place des femmes est dans la lutte !

La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) veut refaire du 8 mars un jour de lutte. Pourquoi et comment ?

S’il existe une égalité formelle entre femmes et hommes, la réalité nous montre une toute autre histoire. Une étude de la Commission européenne constate que ‘‘l’écart salarial n’a pas diminué ces dernières années. Selon elle, cela s’explique par le fait que les femmes travaillent généralement moins et dans des secteurs moins bien rémunérés, qu’elles obtiennent moins souvent une promotion, interrompent leurs carrières plus souvent et font plus de travail non rémunéré. L’écart salarial total sur base annuelle atteint presque 40 %.’’(De Morgen, édition du 20 novembre)

80% des mères célibataires vivent en dessous du seuil de pauvreté. Beaucoup de soins et de tâches ménagères non-rémunérées sont à charge des familles, très souvent les femmes en premier lieu. En accord avec la logique néolibérale, le poids de nombreux problèmes est reporté sur les individus. L’avantage est double pour le capitalisme : toutes ces tâches nécessaires sont effectuées gratuitement et la collectivité ne doit pas y investir. Parallèlement, l’austérité et le manque d’investissements dans les secteurs publics et le secteur des soins tirent le niveau de vie encore plus vers le bas.

La position économiquement plus faible des femmes provient de son statut social inférieur. Les conditions de vie précaires des femmes les exposent au harcèlement sexuel. Tous les jours, nous sommes bombardés de nombreuses images sexistes dans la publicité, le porno et l’industrie cosmétique. Dans ces images, on présente la femme comme un objet que l’on peut s’approprier. Cela a une influence dévastatrice sur l’image des femmes dans la société.

Le féminisme à nouveau à l’agenda

Partout dans le monde, nous assistons à la réémergence des luttes féministes. Des manifestations massives de femmes ont eu lieu lors de la cérémonie d’investiture de Trump en janvier 2017. En Irlande, les protestations sont croissantes pour revendiquer le droit à l’avortement sous le nom ‘Repeal the 8th’ (pour abolir le 8ème amendement de la Constitution qui interdit l’avortement). En Argentine, les femmes sont massivement descendues dans les rues contre les féminicides (le meurtre d’une femme parce que c’est une femme). Ces protestations ont été suivies partout à travers l’Amérique latine. En Pologne et en Islande, des grèves de femmes ont eu lieu, respectivement pour défendre le droit à l’avortement et contre l’écart salarial.

Les réseaux sociaux ont connu le séisme des hashtags #MeToo et #Balancetonporc avec lesquels des femmes ont témoigné de leurs expériences personnelles liées à la violence sexuelle. Tout indique qu’une nouvelle génération n’a pas l’intention de se laisser faire! Cette génération est à la recherche de réponses pour mener la lutte contre le sexisme et la discrimination jusqu’à son terme.

La place des femmes est dans la lutte

Le 12 mars 2017, la campagne ROSA a été lancée par le PSL et les Ecoliers et Etudiants de Gauche Actifs. ROSA veut construire un mouvement plus large contre le sexisme, à l’aide d’actions et de campagnes. ROSA vise à canaliser l’énorme colère existante en une lutte efficace. Cela veut dire se battre contre un système qui crée l’inégalité de façon structurelle, c’est-à-dire le capitalisme. Cette inégalité crée un climat qui monte les gens les uns contre les autres. Pour lutter contre le système, nous devons au contraire unir tous les opprimés en un puissant mouvement des travailleurs. C’est la seule manière d’arrêter l’austérité et de construire une société socialiste qui améliore le niveau de vie des femmes et de toute la classe des travailleurs en posant les bases nécessaires pour une égalité réelle et plus seulement formelle.

Cela ne tombera pas du ciel, nous allons devoir nous battre. Dans ce cadre, le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, est plus pertinente que jamais. Il s’agit d’une journée d’action historique, née aux Etats-Unis, partie d’une grève des femmes en faveur de la réduction du temps de travail, d’un salaire décent et du droit de vote. Lors de la journée internationale des femmes de 1917, des travailleuses russes du textile ont manifesté pour ‘le pain et la paix’. Ce jour fut le début de la révolution de février (dans le calendrier russe de l’époque, le 8 mars correspondait au 23 février), l’étincelle quia mis le feu à toute la classe des travailleurs en Russie.

Aujourd’hui, le 8 mars est souvent réduit à une journée où les femmes sont mises à l’honneur. Nous voulons en refaire une journée combative avec des actions et des manifestations, des campagnes de sensibilisation et de mobilisation dans les écoles, les universités et sur les lieux de travail. Le 8 mars, nous voulons rassembler la défense des intérêts des jeunes, des travailleurs, des personnes LGBTQI+, des migrants, des hommes et des femmes – de toutes les victimes de l’exploitation capitaliste – en une lutte collective. C’est la seule manière d’arracher des avancées : des investissements publics dans les services publics de qualité et accessibles, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire, un salaire égal pour un travail égal, la fin de toutes les formes de discrimination,…

Après la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, une conférence nationale aura lieu le 31mars à Bruxelles pour évaluer la première année de ROSA et continuer à construire le féminisme socialiste. Rejoins-nous !


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.