25 Novembre. Contre la violence capitaliste, le féminisme socialiste !

Le 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, fondée en 1981 après le meurtre des sœurs Mirabal par la dictature militaire de Trujillo en République dominicaine.

Pour nous, féministes socialistes, le combat pour mettre fin à la violence contre les femmes doit être un combat anticapitaliste. La violence n’est possible que parce qu’elle se nourrit d’un modèle de société qui légitime une image de la femme comme étant inférieure, plus fragile et finalement moins humaine. Cela ne nous surprend pas, car le capitalisme a besoin de maintenir la famille et les modèles «traditionnels» pour exploiter le travail rémunéré et surtout non rémunéré des femmes; et puisque le capitalisme a besoin de créer des divisions et de classer les humains entre eux, en les identifiant comme plus vulnérables, pour justifier toute forme de violence au nom du maintien de ce système.

Déclaration du Bureau femmes international d’Alternative Socialiste Internationale (dont le PSL/LSP est la section belge)

À la veille du 25 novembre, une lutte collective contre les attaques envers les femmes se déroulent Inde, en Turquie, en Pologne, en Irlande et dans d’autres pays. Des manifestations ont eu lieu à travers l’Inde suite au viol collectif et au meurtre d’une jeune femme de la communauté défavorisée des dalits, dans l’Uttar Pradesh. En Pologne, le 24 octobre, après une série de manifestations, les femmes ont organisé une grève contre la restriction du droit à l’avortement, qui dans la pratique empêcherait 98% des avortements légaux, alors que le droit des femmes à décider de leur corps est déjà très limité dans le pays. Ce mouvement a connu les plus grandes manifestations de Pologne depuis des décennies, sous la direction de jeunes femmes, et à mobilisé et inspiré la classe ouvrière de tous les genres.

En Irlande, le scandale des mères célibataires qui se sont fait enlever leurs enfants par l’Eglise a récemment été découvert. Il y a seulement 30 ans (dans les années 1980), des centaines de bébés ont été retirés à leurs mères de cette manière. Le rapport prouvant ce crime a été présenté en octobre.

Tout cela montre à quel point il est urgent de s’organiser pour mettre fin aux violences faites aux femmes à travers le monde !

Le capitalisme est un système de crise

C’est plus évident que jamais cette année, alors que le capitalisme s’est effondré face à la pandémie, en laissant les travailleuses et les travailleurs ainsi que les pauvres payer le prix fort et en essayant de repousser les droits des femmes conquis sur de nombreuses années. Cette menace d’une énorme régression des droits des femmes est même reconnue par les mêmes institutions pro-capitalistes qui nous disent depuis si longtemps que les femmes pourraient réaliser un changement progressiste en se frayant un chemin à travers le système. Cela, à lui seul, constitue une condamnation accablante du capitalisme.

Au deuxième trimestre de 2020, l’économie mondiale a chuté de 10% et le commerce mondial de 27%. Le nombre d’heures de travail rémunérées perdues correspond globalement à 500 millions d’emplois à temps plein. Dans le même temps, le nombre d’heures non rémunérées travaillées principalement par des femmes a augmenté avec l’enseignement à domicile et le système de santé surchargé. Les emplois des femmes ont été particulièrement vulnérables, car les secteurs les plus durement touchés par la crise sanitaire comptent une forte proportion de travailleuses (commerce de détail, hôtellerie, etc.). Dans le monde néocolonial, la situation est encore plus désastreuse, car une majorité de femmes travaillent dans l’économie informelle, sans la moindre protection sociale ou sanitaire légale, et la combinaison de la crise économique et de la pandémie a rendu leur situation beaucoup plus précaire à tous les niveaux, notamment en les exposant à un surcroît de violences et d’abus.

En raison de la manière dont les politiciens traitent la crise du coronavirus, le nombre de personnes affamées dans le monde a doublé cette année. Il y a déjà plusieurs années, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a recommencé à augmenter ; il atteindra bientôt le milliard de personnes. Le nombre de réfugiés augmente également et est désormais plus élevé que jamais. Encore une fois, ce seront les femmes les plus touchées car elles sont responsables de trouver de la nourriture – et de l’eau – dans le monde néocolonial, et sont les réfugiés les plus vulnérables, victimes de la traite des êtres humains.

Seule la lutte pour une société socialiste peut nous donner les conditions pour dépasser cette logique perverse et construire de nouvelles relations sociales, capables d’éliminer les violences faites aux femmes. Battons-nous pour cela ensemble!

Pandémie et violence

La pandémie renforce le fait que les femmes sont à l’avant-garde de la résistance. Les données officielles montrent que les femmes représentent plus des deux tiers du personnel de santé à travers le monde. Dans de nombreux pays, les soins infirmiers et hospitaliers sont assurés par une majorité de femmes noires et d’autres femmes vulnérables, comme les migrants et les autochtones, souvent les soutiens de la famille.

La violence domestique augmente pendant les crises, la chose est bien documentée. En période de confinement, les femmes et les autres victimes de maltraitance sont contraintes à des contacts plus étroits avec des agresseurs qui peuvent plus facilement surveiller leur comportement et empêcher les tentatives d’obtenir du soutien. Le manque de logements abordables et le manque de moyen pour le travail social qui existaient déjà avant la pandémie ont maintenant des effets encore plus meurtriers. Les femmes ressentent l’effet de la pandémie et ses conséquences, au travail comme à la maison, de manière violente.

Il est intéressant, sinon tragique, que la Banque mondiale, en octobre 2020, ait alerté le monde sur la violence à l’égard des femmes. Paradoxalement, ils font partie de ceux qui produisent le plus d’austérité, de coupes budgétaires dans la santé et l’éducation, et ceux qui sont responsables du manque mondial de contrôle d’une pandémie, précisément en raison de la place centrale qu’occupent le marché et les intérêts commerciaux.

N’ayons aucune illusion : l’oppression des femmes ne peut être résolue par la main de ceux qui permettent et perpétuent la violence contre les femmes au quotidien. La pandémie a mis le capitalisme à nu. L’augmentation des cas de violence, d’agression et la croissance des cas de maladie mentale chez les femmes – en particulier celles qui travaillent – est la preuve que ce système social ne peut assurer une vie sûre et sécurisée à la majorité. Nous savons que le féminisme libéral et pro-capitaliste aborde également la question de la violence contre les femmes. Si nous nous félicitons que la question soit plus largement reconnue, nous savons que ces mêmes forces libérales et pro-capitalistes sont responsables des politiques qui créent et augmentent cette violence. Elles ne sont donc pas nos alliés dans la lutte contre ce problème, mais font partie du problème.

Des chiffres effrayants

Les données des Nations Unies (ONU) montrent que 17,8% des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles en 2019: 1 femme sur 5 a été victime de violences de la part d’un partenaire, d’un ancien partenaire ou d’un membre de sa famille au cours de l’année dernière uniquement. La violence est comprise comme toutes sortes d’agressions, qu’elles soient physiques, psychologiques, sexuelles, émotionnelles.

Avec l’isolement, ajouté au manque d’emplois, d’infrastructure et de services publics, les cas de violence ont explosé. Le confinement a forcé de nombreuses femmes à vivre quotidiennement avec leurs agresseurs. Au Brésil, plus de 76% des auteurs sont des personnes connues de leurs victimes, telles que des membres de leurs familles. L’augmentation de la violence pendant le confinement n’est pas seulement un problème au Brésil. Le nombre d’appels aux lignes d’assistance pour la violence domestique a explosé dans le monde entier pendant les confinements : 161% en Italie; 30% en Argentine; 40% au Brésil; 65% au Royaume-Uni; 500% en Tunisie.

Ce n’est pas seulement une augmentation des appels mais de la violence réelle. Au Maroc, le Centre d’écoute d’Ennakhil a signalé que la violence économique avait augmenté de 60% et la violence psychologique de 55%. L’Organisation pour la liberté des femmes en Iraq (OWFI) fait état d’un doublement des demandes d’admission depuis le confinement, en particulier des jeunes femmes. Dans les territoires palestiniens occupés, le Centre pour l’assistance et le conseil juridique des femmes fait état d’une augmentation de 75% des consultations sociales et juridiques, dans les zones urbaines, rurales et les camps de réfugiés. La violence émotionnelle, psychologique et économique, conséquence directe des pénuries alimentaires et du chômage, augmente. Au Honduras, il y a eu une augmentation des féminicides et la militarisation de la vie quotidienne s’est traduite par une répression accrue de la part des autorités policières, en particulier des femmes et des filles qui quittent la maison pour aller chercher du bois et de l’eau pour leurs familles.

La violence en hausse dans tous les pays

Lors du premier confinement en Irlande, d’avril à mai 2020, les signalements de violence domestique ont augmenté de 30%. Cela a été mis en évidence par un certain nombre de meurtres extrêmement violents et horribles. En particulier, les femmes dans la trentaine et la quarantaine, ainsi que les plus âgées, ont été touchées. Les services traitant de la violence de genre ont toujours été ignorés et sous-financés – dans le budget 2020, le financement des courses de lévriers était aussi important que le financement de tous les services de lutte contre les violences domestiques combinés! Cela a créé une énorme crise pour les femmes – il n’y a tout simplement aucune capacité d’aide aux femmes cherchant à échapper à une relation abusive. Comme il y a maintenant un deuxième confinement, cette situation devrait encore se détériorer.

Aux États-Unis, les rapports de violence domestique ont explosé et le droit à l’avortement est en train de reculer, tandis que les femmes sont plus susceptibles d’être à la fois des travailleuses des activités essentielles et de faire face aux licenciements. Cela s’ajoute au fait que les femmes assument l’essentiel du travail domestique et de la garde d’enfants, car les enfants restent à la maison après l’école.

En Suède, en avril, le nombre de demandes de jeunes femmes pour des refuges d’urgence a augmenté de 20 à 40%. Au printemps, il n’y a pas eu plus de violence conjugale signalée à la police que l’année précédente, mais il semble qu’il y ait une augmentation plus rapide de la criminalité de maltraitance des femmes cet automne.

Au Brésil, la situation de la violence contre les femmes a augmenté de façon exponentielle. Durant l’année qui s’est écoulée avant le mois de mai, les violences auraient augmentés de 450 %. Le nombre de féminicides a augmenté de 22% rien qu’au début de la pandémie en avril.

Au Royaume-Uni, en «temps normal», deux femmes sont assassinées chaque semaine par leur partenaire ou ex-partenaire. Au cours des sept premières semaines du confinement national, 26 femmes et filles ont été tuées par un membre de leur famille. Le Groupe national de surveillance du gouvernement sur la violence domestique ne s’est pas réuni une seule fois depuis le début de la pandémie, ce qui montre que l’augmentation massive des violences domestiques n’est pas prise au sérieux. Au lieu de cela, ils ont demandé aux postiers et aux chauffeurs-livreurs de « vérifier les signes » d’abus alors que les travailleurs dont c’est le rôle ont été jugés comme étant « non-essentiels ».

Dans de nombreux pays où le système de santé est surchargé, l’avortement n’était pas considéré comme «essentiel», obligeant ainsi les femmes à « choisir » entre d’un côté un avortement dangereux, cher et sans infrastructure et, de l’autre, un enfant non-désiré. En plus de l’attaque contre l’accès à l’avortement, il y a eu une augmentation des attaques de l’État contre les femmes.

Capitalisme néocolonial et abus des institutions impérialistes: plus de violence contre les plus vulnérables

Le 29 septembre, un rapport a été publié détaillant les abus sexuels commis par les membres de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) durant son intervention en République Démocratique du Congo contre la crise Ebola de 2018. Aux côtés de l’OMS, d’autres agences et ONG telles qu’ALIMA, l’UNICEF, IMC, World Vision, OXFAM, Médecins sans frontières sont accusés. Sur place, de nombreuses femmes ont été forcées d’avoir des relations sexuelles en échange d’un travail et de nourriture.

La vulnérabilité des femmes, aggravée par les pandémies, est finalement utilisée comme un argument de négociation pour ceux qui sont au pouvoir : hommes, institutions ou pays, qui finissent par sécuriser leur autorité en exploitant des situations d’abus et de violence.

Ce scandale montre que ces types d’agences, en relation avec des intérêts impérialistes en pays néo-coloniaux, révèle la farce de la soi-disant aide sociale aux victimes, en montrant leur rôle de renfort des relations de colonialisme, de contrôle et de pouvoir. Nous devons rejeter les fausses solutions présentées par des organisations de ce type. Elles sont incapables de garantir la sécurité et une meilleure vie aux femmes de la classe ouvrière. Il faut lutter pour l’annulation des dettes de ces pays et pour la fin de l’exploitation impérialiste et néo-impérialiste.

Nationalisme et attaques réactionnaires: le nouveau visage de la violence contre les femmes

Partout dans le monde, le nationalisme est en hausse, en raison de la situation mondiale et de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Des dirigeants populistes de droite et des politiciens haineux comme Trump, Bolsonaro, Erdogan, Poutine, Xi Jingping et d’autres font la promotion de points de vue sexistes. En plus de graves restrictions ou menaces contre le droit à l’avortement (États-Unis, Pologne, Slovaquie, etc.), le débat va même plus loin en déclarant que ce n’est pas aux femmes de décider pour leur corps. Les femmes sont désignées comme ayant moins de valeur. Ce type d’idées entraîne également une augmentation des violence contre les femmes, car leur position dans la société est affaiblie et les hommes violents n’ont plus rien pour les freiner.

Ces gouvernements d’extrême droite ont organisé une guerre contre nos droits. Actuellement, 32 pays attaquent contre le droit à l’avortement. Parmi eux les USA, le Brésil, l’Égypte, l’Indonésie, le Pakistan, la Pologne et la Hongrie. Il s’agit d’une réponse claire au mouvement pour l’émancipation des femmes qui ébranle le monde et cela prouve que la violence de l’État capitaliste reste une stratégie de domination et de contrôle de ce système. Nous devons suivre l’exemple des travailleuses polonaises et réagir en luttant plus encore.

Lutter collectivement et s’organiser pour en finir avec les violences

La pandémie n’est pas encore terminée ! Et le nombre de personnes infectées, ainsi que la violence contre les femmes, continue à se développer dans une partie des pays néocoloniaux, en particulier dans les d’Amérique latine et l’Inde.

Entre 2016 et 2020, nous avons été témoins de luttes massives dans les rues menées par des femmes, surtout jeunes, contre le sexisme qui nous affecte de diverses manières. Cette énergie de lutte et cette résistance n’ont pas disparu. La pandémie a aggravé une situation concrète qui était déjà très difficile, et a déjà conduit des milliers de femmes dans les rues. Cette résistance devra encore augmenter pour améliorer la vie de milliers de femmes, en particulier les travailleuses, qui sont touchées par cette vague de barbarie et de violence.

Le 23 août, une grève féministe a eu lieu en Israël suite au viol collectif brutal d’une adolescente de 16 ans et des milliers de personnes ont participé à la grève. Des manifestations ont eu lieu du 20 au 23 août ; elles duraient jusqu’à tard dans la nuit. Plusieurs routes ont été bloquées car les manifestants participaient à une marche spontanée à Tel-Aviv, ainsi qu’à Haïfa. Les jeunes et les femmes ont été les plus actifs dans ces initiatives : pour beaucoup de ces dernières, c’était la première fois qu’elles entraient en lutte.

Lorsque #metoo s’est répandu dans le monde entier, cela a eu un impact majeur sur la discussion concernant les abus sexuels dans de nombreux pays, même s’il n’y a pas eu de mouvements contre le sexisme. Au Danemark, par exemple, le débat était fort réduit jusqu’au moment où le producteur de films américain Harvey Weinstein a été condamné à la prison, ce qui a déclenché tout un débat choc sur le consentement, les abus et les droits des femmes. Depuis le début du mois d’octobre, un mouvement #metoo a commencé à se répandre dans tout le pays. Tant dans l’industrie cinématographique, que dans la sphère politique et dans plusieurs autres domaines, les femmes se manifestent et racontent les abus qu’elles ont subis. Des milliers de Danois ont signé un certain nombre de pétitions différentes, attirant l’attention sur le sexisme sur les lieux de travail dans tout une série de secteurs et d’industries différents.

Nous avons également assisté à l’éclatement de grèves des travailleurs de la santé, en particulier des femmes, qui luttent pour des conditions de travail sûres et des augmentations de salaire dans de nombreuses régions du monde. Au Nigeria, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour lutter contre les brutalités policières. Dans toutes ces actions, les femmes ont été en première ligne des manifestations.

Un programme socialiste pour mettre fin à la violence

La campagne officielle des Nations Unies sur le thème mondial du 25 novembre est « Orange the World: Fund, Respond, Prevent, Collect! » Ils demandent aux gens de porter de l’orange et de mettre des affiches oranges à leurs fenêtres. Ils demandent que le financement des services aux femmes soit inclus dans les plans publics de relance, pour réponse à la montée de la violence et au maintien des services essentiels, et qu’une campagne de prévention soit organisée à côté de la collecte de données pour estimer la gravité de la situation ! Dire que cela ne va pas assez loin serait un euphémisme.

Nous ne pouvons pas nous fier aux gouvernements capitalistes ou même aux ONG et aux groupes de campagne libéraux. Pour obtenir le type de services et de soutien nécessaires pour sauver la vie des femmes dans cette crise, il faudra un mouvement de masse de la classe ouvrière et des pauvres de tous les genres.

Alternative Socialiste Internationale (ASI) défend le féminisme socialiste et appelle toutes les femmes à organiser un réseau de luttes et d’actions internationales autour de revendications et d’actions immédiates qui assurent la défense de nos vies. Nous ne luttons toutefois pas seulement pour un retour à la «vie d’avant», car elle était déjà insupportable. Nous devons aller au-delà des revendications qui se concentrent uniquement sur la situation immédiate et lutter pour un nouvel avenir pour les masses.

L’organisation de ces luttes doit se faire de manière conjointe, collective et internationale. Malgré les différences de niveaux d’organisation et de réponse du capitalisme dans chaque pays, il est indéniable que c’est le même système qui nous viole. Les travailleuses, les travailleur et la jeunesse à travers le monde doivent construire une lutte anticapitaliste puissante, seule possibilité de mettre fin à l’oppression. Nous considérons comme notre rôle de proposer à toutes les femmes actives contre la violence un programme qui va au-delà des appels aux dirigeants: nous proposons un programme qui va directement au cœur du problème : le système capitaliste. Les expériences historiques du passé ont pu nous prouver qu’aucun pays capitaliste n’a conquis des avancées telles que celles qui ont été réalisées par la Révolution Russe de 1917, en ce qui concerne les revendications des femmes travailleuses.

Dans les moments de crise intense, comme celui-ci, les socialistes comprennent qu’il faut combiner des mesures immédiates avec des luttes et des revendications qui nous permettront de construire un mouvement pour renverser ce système oppressif et exploiteur incapable de fournir une vie décente et défendre un autre système !

C’est pourquoi, en ce 25 novembre, nous appelons à la construction d’un mouvement féministe socialiste et à la lutte pour une alternative socialiste internationale, comme moyen de mettre un terme à la violence contre les femmes!

● Ni Una Menos – Pas une de moins – plus une seule vie ne doit être perdue à cause de la violence sexiste; pour l’arrêt des violences physiques et psychologiques. Nous luttons pour mettre fin à la violence, aux abus et au harcèlement sexiste, sous toutes leurs formes et partout ou cela se produit: sur le lieu de travail, à la maison, dans les écoles et universités, dans les institutions publiques, dans la rue ou en ligne.

● Les politiciens sauvent les banques et les entreprises, mais la vie des femmes est sacrifiée. Cette pandémie de violence nécessite des mesures d’urgence. Nous avons besoin d’une augmentation immédiate des dépenses publiques et de l’élaboration de politiques gouvernementales pour lutter contre la violence à l’égard des femmes. Cela devrait inclure la construction de refuges et de réseaux pour les femmes et les enfants en situation de violence et des services spécialisés en matière de violence domestique et/ou sexuelles. Les services de santé mentale devraient inclure l’accès de proximité aux conseils et à la thérapie dont les victimes ont besoin, ainsi que des évaluations psychologiques spécialisées et des traitements pour les auteurs de violence. Il devrait y avoir un salaire décent et un emploi garanti pour tous pour rendre possible une vie indépendante.

● Le coronavirus a mis en évidence la nécessité fondamentale de faire du bien-être de tous la première priorité. Nous devons saisir la richesse de l’élite capitaliste pour financer des investissements massifs dans les services publics, et garantir la gratuité des soins de santé et de la garde des enfants. Le chômage de masse n’a aucun sens dans une société dans laquelle il y a tant de besoins. Nous défendons la réduction collective de la journée de travail sans perte de salaire, en vue d’améliorer le bien être et la création d’emplois verts et socialement utiles. Le chômage peut être réduit à zéro.

● Personne ne devrait avoir faim. Il nous faut un plan d’urgence pour lutter contre l’augmentation de la faim – sous le contrôle des organisations de travailleurs, des pauvres et des petits agriculteurs – comme premier pas vers une replanification de l’agriculture. Finissons-en avec les méthodes capitalistes qui nuisent à la nature.

● Les travailleurs doivent disposer de lieux de travail sûrs contre la propagation du virus, du harcèlement sexuel et du stress. Cela nécessite une sécurité de l’emploi, un contrôle des travailleuses et travailleurs sur le bien-être et la sécurité et une augmentation du personnel pour réduire le stress au travail.

● De véritables contrôles des loyers et la construction massive de logements sociaux : chacun a droit à un logement sûr, abordable et paisible. Expropriation et propriété publique de logements vides en raison de la spéculation.

● Pour un enseignement gratuit, de qualité, public et séculaire avec un point de vue progressiste reflétant les différentes orientations sexuelles et de genre, axées sur le consentement.

● Accès gratuit et facile à la contraception et à l’avortement.

● Les syndicats et les délégués syndicaux doivent mener une véritable lutte pour syndiquer leurs collègues, lutter pour mettre fin au travail précaire, pour un salaire décent pour tous les travailleurs et contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail – un tel mouvement pourrait prendre la tête de la lutte contre toute forme de sexisme, de misogynie, de racisme, d’homophobie et de transphobie pour construire un front de lutte uni de la classe ouvrière.

● Mettre fin aux tribunaux reproduisant le sexisme, la discrimination et le blâme des victimes. Toutes les parties de l’État et des services sociaux qui sont en contact avec les victimes et les auteurs devraient être éduquées sur la question de la violence sexiste et formées pour garantir que les plaignants et les victimes sont traités avec respect.

● Nous luttons pour un État démocratiquement gouverné par la classe ouvrière par en bas, en supprimant les préjugés actuels en faveur des classes dirigeantes et en éliminant les discriminations racistes et sexistes dans les services publics et la justice.

● Pour une réponse immédiate et massive de l’ensemble de la classe ouvrière aux tentatives étatiques et religieuses de priver les femmes et les personnes LGBTQI de leur droit à disposer de leur corps, comme les attaques contre le droit à l’avortement dans de nombreux pays.

● Pour une lutte contre l’objectivation du corps des femmes et la fin des publicités sexistes – les médias doivent être placés sous contrôle démocratique.

● Non à la guerre et lutte pour la justice climatique – mettre fin aux politiques d’immigration racistes – pour le droit d’asile.

● Propriété publique démocratique et contrôle par la classe ouvrière des principaux leviers de l’économie, des principales richesses et ressources, dans le cadre d’une planification socialiste démocratique de l’économie pour subvenir aux besoins des personnes et de la planète et non répondre à la soif de profits.

● Pour une société socialiste où le sexisme et la violence contre les femmes appartiennent véritablement au passé – pour un monde socialiste exempt de division de classe, d’oppression, de guerre et de violence dans lequel chaque personne a le droit à un niveau de vie de bonne qualité, et a la liberté de profiter de la vie!


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.