Stop à la culture du viol! Le féminisme socialiste, maintenant plus que jamais!

Tract de la Campagne ROSA - Eté 2021.

Pas un jour ne passe sans une agression sexuelle. Ça vous rend malade vous aussi ? Les actualités ne sont jamais vides de violences sexistes, féminicides, violences LGBTQI+phobes et viols, jusqu’à l’horreur du récent viol collectif commis à Gand suivi du suicide de la jeune victime. En Belgique, les deux tiers de la population affirment avoir déjà été victimes de violences sexuelles : 81 % des femmes et une proportion encore plus grande de personnes LGBTQI+. Seule une petite minorité des victimes signale les faits, sans aucune conséquence dans la plupart des cas. Souvent, ce sont les vêtements que nous portons qui sont jugés, les endroits où nous nous promenons,…

Mon corps, mon choix ! Brisons la violence systémique !

Tout cela fait partie de la culture du viol qui considère les agressions sexuelles comme normales et où ce sont les victimes qui sont jugées. Des vêtements trop sexy ? Le viol n’a rien à voir avec la séduction !

C’en est assez, nous refusons que notre présence en classe ou notre droit à un emploi soit déterminé par ce que nous portons. Du bikini au voile : mon corps, mon choix, personne d’autre n’a son mot à dire !

Ce n’est toutefois pas surprenant que l’inégalité de genre s’exprime partout dans une société reposant sur les inégalités. les violences sexuelles proviennent d’une société où les relations de pouvoir sont au cœur des relations sociales entretenues à l’école, au travail ou à la maison.

Trop souvent, les auteurs de violences profitent de victimes de situations de vulnérabilité. Il suffit de penser au cercle étudiant élitiste réactionnaire Reuzegom – responsables de la mort de Sanda Dia – dont l’un des membres a récemment été condamné pour viol.

À Louvain-La-Neuve, des professeurs ont profité de leur position pour protéger leurs comportements sexistes. Les procès ne manquent pas pour nous rappeler que les relations de pouvoir ouvrent la voie aux comportements sexistes et que ces positions de pouvoir sont utilisées poru protéger les auteurs.

Dans 85 % des cas de violence sexuelle, la victime connaissait l’auteur. Ce n’est pas un hasard. Les années successives de coupes budgétaires dans l’enseignement ou les logements sociaux, mais aussi les salaires etallocations sociales toujours plus bas poussent de plus en plus de gens dans la précarité.

Et nous sommes plus succeptibles d’être victime d’une agression commise par quelqu’un dont on dépend financièrement ou matériellement. Quand on connaît une situation de pauvreté, il y a deux fois plus de chances d’être violé, trois fois plus, même, pour les personnes handicapées !

Le constat est connu, mais les politiques antisociales qui frappent plus durement les plus vulnérables se poursuivent, même après qu’il ait été reconnu que le confinement avait augmenté l’ampleur des violences domestiques. Pourquoi appliquer cette politique d’austérité alors que les richesses n’ont jamais été aussi grandes ?

La toute petite classe capitaliste au sommet de la société n’en a jamais assez : c’est sa soif de profits qui génère des manques dans tous les domaines.

Selon Oxfam, les milliardaires ont vu leur fortune augmenter de 3.900 milliards de dollars entre le 18 mars et le 31 décembre 2020 : assez pour assurer une véritable campagne de vaccination mondiale et assurer que personne ne tombe dans la pauvreté à cause de la pandémie !

Dans le même temps, les personnes les plus vulnérables de presque tous les pays ont connu une chute de leurs revenus pendant la pandémie. Les femmes ont été les plus durement touchées alors que leur rôle essentiel a une fois de plus été souligné !

Trop, c’est trop : le féminisme socialiste, plus que jamais

La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) s’oppose à cette logique. Il faut renverser le capitalisme pour en finir avec les violences qu’il produit.

Du droit à l’avortement au combat contre les féminicides, des actions ont eu lieu partout dans le monde ces dernières années. En Belgique, nous avons également besoin d’un mouvement anticapitaliste contre les violences sexuelles. La Campagne ROSA a déjà pris plusieurs initiatives avec des actions le 25 novembre et le 8 mars dans plus d’une dizaine de villes ou les manifestations “Pride is a Protest” en juin.

Nous devons nous battre sans relâche pour repousser la haine et le machisme, comme nous l’avons fait contre le meeting du chirurgien sexiste Jeff Hoeyberghs. Nous devons nous battre pour de meilleurs salaires, comme à l’université de Gand où ROSA a participé à la campagne qui a arraché le salaire minimum de 14€ de l’heure.

Nous devons nous battre pour des investissements massifs dans le secteur des soins, pour des logements décents, pour des emplois décents, pour un refinancement public massif de l’enseignement où chacun peut être lui-même, peut porter ce qu’il souhaite et où l’on discute du sexisme et de la manière d’en finir avec ce fléau.

Tout ça, c’est impossible à obtenir si l’on respecte la soif de profits de la classe capitaliste. C’est insupportable et ça suffit : le féminisme socialiste, maintenant plus que jamais !

Le vrai virus, c’est le capitalisme !

Vous aussi vous vous rendez probablement compte après plus d’un an et demi de pandémie que ce système en crise n’offre plus aucune perspective à la jeunesse. En plus des millions de victimes, la course aux profits de la classe dirigeante provoque toujours plus d’insécurité et de pénuries.

Deux tiers des personnes de 35 ans sont incapables d’acheter leur propre logement en Belgique, l’âge moyen est passé à 42 ans. L’espace public où nous pouvons nous détendre entre amis est de plus en plus limité. Les jeunes se retrouvent plus souvent dans la précarité et vivent à plusieurs dans une petite maison. Pendant le confinement, c’était un cocktail explosif.

Mais même avant cela, le suicide était la principale cause de décès pour les jeunes âgés de 15 à 19 ans. Ce phénomène n’a fait que s’intensifier. Et pendant ce temps, celles et ceux qui cherchent de l’aide auprès d’un psychologue remboursé se retrouvent le plus souvent sur de longues listes d’attente.

Crise après crise

La crise économique et la crise sanitaire ne sont pas les seules crises capitalistes qui nous touchent. La crise écologique continue de faire des ravages. Nous savons que toutes les promesses des gouvernements ne sont que des belles paroles. Le changement climatique est devenu une réalité et il tue déjà. Pendant ce temps, les capitalistes continuent d’engranger leurs bénéfices au détriment de la planète.

Il faut stopper l’extrême droite

Le fait que ce système n’offre aucune perspective a conduit à la montée de plus en plus féroce de l’extrême droite. Le Vlaams Belang, Nation, Schild & Vrienden et d’autres utilisent les pénuries et la méfiance qui existent pour monter les gens les uns contre les autres au travers du racisme, du sexisme et de la LGBTQI+-phobie. Nous savons où conduit la progression de l’extrême droite.

À plusieurs reprises, sa confiance s’est illustrée dans la violence et l’intimidation de rue alors que Jurgen Conings espérait commettre un acte terroriste d’extrême droite. Lorsque l’on examine les variantes étrangères de l’extrême droite, on comprend de suite pourquoi il est urgent d’agir.

Alors que Bolsonaro (Brésil) continue de détruire la forêt amazonienne, en Hongrie et en Pologne, les personnes LGBTQI+ continuent d’être attaquées par des lois qui les excluent de la société. Les droits des femmes y sont également attaqués tandis que les inégalités entre riches et pauvres se creusent. La violence dans la société augmente partout où l’extrême droite est au pouvoir.

Mobilisons nous en masse !

La confiance en soi de l’extrême droite doit être brisée. Elle ne constitue pas une alternative au capitalisme, quoi qu’elle puisse dire. Le Vlaams Belang, ainsi que les autres partis traditionnels, votent systématiquement contre chaque proposition sociale mise sur la table du parlement, comme l’augmentation du salaire minimum.

Mais la résistance de masse reviendra toujours, comme en Hongrie, et c’est ce qu’il nous faut. Les actions de masse antifasciste permettent d’isoler l’extrême droite et de construire une véritable alternative par la mobilisation et la force de notre nombre.

Nous avons besoin d’une alternative socialiste !

Karl Marx a demontré que le capitalisme ne représente qu’une étape de l’histoire. La richesse et le commerce international ont atteint des niveaux inconnus jusqu’alors, mais les inégalités entre les capitalistes et la classe des travailleurs sont également sans précédent.

Ce système se caractérise presque exclusivement par la crise et la recherche d’une alternative est de plus en plus forte. A travers le monde, les mouvements et révoltes de masse démontrent que les gens en ont assez. Si ces mouvements s’arment d’un programme socialiste de transformation de la société, pour que la classe des travailleurs gère et contrôle elle-même l’économie et les richesses qui en découlent, alors il sera possible de faire face au défi climatique et d’en finir avec la misère.

Les moyens ne manquent pas pour sauver la planète et assurer notre bonheur. Mais il faut aller chercher ces moyens, une bataille qui ne peut être remportée qu’en nous organisant au niveau international.

Rejoignez la Campagne ROSA, et les Etudiants de gauche Actifs, le mouvement de jeunesse du PSL/LSP (section belge d’Alternative Socialiste Internationale) et organisez-vous aux côtés des jeunes et des travailleurs du monde entier dans la lutte pour une alternative socialiste !

Version PDF du tract


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.