De plus en plus de jeunes s’opposent notamment aux règlements discriminants de leur école en matière de vêtements “adéquats”. Mais le sexisme et la LGBTQI+-phobie ne sont pas des problèmes individuels : ils sont systémiques !
Par Odile (Liège)
La crise économique renforce les inégalités et la violence
Le confinement a creusé d’une manière radicale les inégalités hommes-femmes. Les femmes qui composent la majorité des secteurs essentiels (la santé, la distribution, les aides familiales) ont vu leurs conditions de travail empirer: heures supplémentaires, augmentations des temps partiels et des risques sanitaires,…
Les écoles ont fermé : ainsi a augmenté la charge de la double journée, avec la nécessité de conjuguer télétravail, soin des enfants et tâches ménagères.
Les violences ont également augmenté : le confinement a imposé à beaucoup de femmes de rester enfermées avec leur partenaire violent. Les soucis de santé, d’argent, les conditions de vie exiguës ont augmenté les tensions et les violences domestiques.
Les services sociaux et de soutien à la victime étaient déjà insuffisants avant le confirment… Un refinancement massif de ces organes est urgent!
Les personnes LGBTQI+ sont, elles aussi, victimes d’une hausse de la violence. L’absence d’investissements dans les centres d’accueil a des conséquences désastreuses : le manque de place a conduit de nombreuses personnes LGBTQI+ à être enfermées dans des foyers où elles n’étaient pas acceptées, où la violence domestique a augmenté.
La mauvaise gestion de la crise sanitaire a eu comme conséquence une diminution des soins de santé «non-essentiels». Les listes d’attentes pour faire une transition hormonale, par exemple, sont encore plus longues qu’elles ne l’étaient auparavant…
Les agressions dans l’espace public se sont aggravées, ce qui enferme les personnes LGBTQI+ dans un climat de peur constant.
C’est tout le système qui est coupable
Sous la pression d’une opinion publique de plus en plus opposée à la LGBTQI+-phobie, les politiciens traditionnels et les institutions internationales se sentent obligés de réagir avec indignation aux lois discriminatoires d’Orban en Hongrie.
La LGBTQI+-phobie n’est pas propre à la « culture et à la tradition hongroises » : 46 % des Hongrois sont acquis au mariage égalitaire, contre 30 % il y a huit ans.
C’est en assurant que ce soutien devienne un mouvement social qu’Orban pourra être vaincu. La Campagne ROSA fait tout son possible pour organiser la solidarité avec les mobilisations hongroises.
L’indignation morale des politiciens traditionnels ne changera rien : chez eux aussi, la violence augmente et les discriminations demeurent malgré l’égalité juridique sans que cela les gêne de trop.
Ce n’est pas l’épidémie du covid-19 qui a accru ces inégalités et ces violences : ce sont les conséquences de la mauvaise gestion de cette crise, qui s’est concentrée uniquement sur retombées économiques de la pandémie.
Elles sont propres au fonctionnement du système capitaliste, qui a toujours placé et placera toujours les intérêts économiques d’une classe dominante avant le bien-être de la majorité de la population.
L’oppression des femmes et des personnes LGBTQIA+ est nécessaire au fonctionnement de ce système basé sur l’exploitation. Face à l’oppression économique et sociale, face à la violence, la seule solution est un changement de société !
L’activisme est une nécessité !
Cette pandémie et l’accroissement des inégalités nous ont fait comprendre quelque chose de fondamental : l’engagement dans la lutte contre toute forme de violences et d’oppressions n’est pas un choix, mais une nécessité !
Les contradictions du capitalisme ne peuvent être résolues autrement qu’en luttant continuellement contre ce système. Organisons-nous pour pouvoir lutter efficacement et provoquer un véritable changement !