14 Mars – Equal Pay Day : Journée pour l’égalité salariale

Le 14 mars 2018 est la date à laquelle les femmes auront rattrapé en Belgique le niveau du salaire brut annuel touché par les hommes fin décembre 2017.

A l’heure où le féminisme revient sur le devant de la scène à travers le monde, le fossé salarial entre femmes et hommes reste bien réel, y compris chez nous : 20% de salaires bruts mensuels en moins dans le secteur privé, 26% de pension en moins en moyenne,… Cela place les femmes dans une position de citoyennes de second rang, ce qui est encore aggravé par les mesures d’austérité des différents niveaux de pouvoir.

Les autorités cherchent à combler les déficits budgétaires sur le dos de celles et ceux qui peinent déjà à joindre les 2 bouts. Cela doit cesser ! L’argent ne manque pas : les profits des plus grosses fortunes ne font qu’augmenter. Le 8 janvier 2018, c’était le ‘CEO Jackpot Day’, c’est-à-dire le jour où les administrateurs des 20 principales entreprises belges cotées en bourse avait déjà gagné l’équivalent de ce qu’un travailleur belge gagne sur toute une année !

Un salaire décent pour toutes et tous !

Plusieurs éléments expliquent la différence salariale, mais ne peuvent en rien la justifier. Les femmes sont généralement cantonnées dans les secteurs d’activité les moins bien payés et où les temps partiels sont massivement utilisés : les soins, l’enseignement, la distribution,… 45% des femmes employées travaillaient à temps partiel (chiffre de 2016). Cela ne reflète pas un choix personnel : seules 9% des femmes dans cette situation ne désirent pas un travail à temps plein. 24% des travailleuses à temps partiel expliquent leur situation par la nécessité de s’occuper des enfants ou d’autres personnes dépendantes.

Le salaire des femmes est encore souvent considéré comme un revenu d’appoint pour la famille plutôt que comme un salaire à part entière. Cette situation les rend souvent financièrement dépendantes de leur partenaire et elles sont plus susceptibles de passer sous le seuil de la pauvreté. Cette situation est aggravée par le démantèlement des services publics (soins aux personnes trop chers et/ou en nombre insuffisant, manque de crèches,…) et la volonté du gouvernement d’élargir les contrats précaires : flexi-jobs, contrats intérims, titres-services, …

La campagne ROSA lutte pour

  • Une réduction collective du temps de travail afin de s’en prendre aux difficultés de combiner vie privée et travail. Pour les 30h par semaine sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et réduction des cadences là où c’est nécessaire.
  • Des emplois de qualité. Stop aux contrats précaires, pour des contrats CDI. Pour un salaire minimum de 14€/heure.
  • Que les soins aux enfants, personnes âgées,… soient une tâche collective et non pas une responsabilité individuelle des femmes. Des services publics de qualité accessibles à toutes et à tous sont indispensables. Stop à l’austérité dans les services publics et le secteur des soins !

Stop aux attaques sur nos pensions !

Contrairement à l’idée diffusée par les politiciens, le niveau des pensions en Belgique est parmi le plus bas d’Europe. Dans notre pays, 4 pensionnés sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté. Et deux-tiers d’entre eux sont des femmes. La pension des femmes est également en moyenne 26 % inférieure à celle des hommes. Les femmes ont des carrières professionnelles moins longues que les hommes en raison du rôle social qui continue à leur être presque exclusivement assigné. Et la réforme des pensions en cours va encore plus massivement précariser les femmes.

En effet, après avoir relevé l’âge légal de la pension à 67 ans, s’être attaqué à la liste des métiers pénibles et à l’assimilation de certaines périodes, le ministre des pensions, Daniel Bacquelaine, a encore plusieurs cartes en poche : pension à temps partiel, pension à points,… Il ne s’agit pas – comme il le dit – d’augmenter la pension de ceux qui voudraient travailler plus longtemps, mais bien de faire des économies en s’attaquant à ceux qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts.

La Campagne ROSA lutte pour

  • Que le gouvernement revienne sur toutes les réformes menées ces dernières années : âge de la pension, périodes assimilées,…
  • Que l’on ne touche pas aux pensions du secteur public, ni aux périodes assimilées.
  • Une pension minimum d’au moins € 1.500 bruts par mois.
  • Que les pensions du secteur privé équivalent au moins à 75% du salaire moyen.
  • Des droits individualisés, de manière à permettre une indépendance financière des femmes.

Pourquoi construire la campagne ROSA – Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité ?

La Campagne ROSA a pour objectif de lier la lutte contre le sexisme à la lutte contre les politiques d’austérité. Nous plaidons pour une plus grande implication des femmes dans les mouvements sociaux et dans les syndicats afin, d’une part, de construire un mouvement large et unitaire et, d’autre part, de permettre d’y intégrer les revendications touchant plus spécifiquement les femmes. Nous plaidons également pour un mouvement uni contre les différentes formes de discriminations : sexisme, racisme, LGBTQI+-phobie, transphobie,… La campagne ROSA organise des événements, des actions et des campagnes contre le sexisme et le système qui l’entretient. N’hésite pas à prendre contact avec nous et à nous rejoindre !

Participe à la Conférence ROSA – From #MeToo to #FightBack

Samedi 31 mars de 10h à 18h à Bruxelles

Pour la première année de la campagne ROSA, nous organisons une conférence nationale avec différentes ateliers dont « LES DROITS DES FEMMES SUR LES LIEUX DETRAVAIL ET DANS LES SYNDICATS : luttes contre le harcèlement, pour la réduction collective du temps de travail, pour un salaire minimum de 14€/h, pour des pensions décentes, … », avec la participation d’Heather Rawling, militante anglaise de la ‘Campaign Against Domestic Violence’. Programme complet sur campagneROSA.be.


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.