Née en 1913, Rosa Louise McCauley fut confrontée aux réalités de la ségrégation et du racisme dès son enfance. Tous les jours, elle allait à l’école à pied car les enfants noirs n’avaient pas le droit de prendre le bus scolaire. Plus tard, elle fréquenta l’école normale d’instituteurs noirs de l’État d’Alabama. Son grand-père montait la garde la nuit devant leur ferme contre les actions du Ku Klux Klan qui a d’ailleurs brûlé à deux reprises l’école qu’elle fréquentait. Son futur mari, Raymond Parks, travaillait à l’antenne de l’Association d’avancement pour les gens de couleur à Montgomery. Rosa y fut secrétaire et responsable des jeunes.
Le 1er décembre 1955, dans un bus, on ordonna à Rosa de céder sa place à un passager blanc. Elle refusa et fut alors arrêtée. Une journée de boycott fut organisée le 5 décembre, soit 4 jours après l’incident, au moment de son procès où elle fut déclarée coupable et condamnée à une amende. Le boycott, mené par le révérend Martin Luther King, durera finalement 381 jours durant lesquels des milliers de personnes allèrent à leur travail à pied, partagèrent leurs voitures ou prirent des taxis. En 1956, la Cour suprême soutint le mouvement des droits civiques qui demandait la fin de la ségrégation raciale dans les bus municipaux. Rosa continua à travailler, donnant des conférences et défendant la justice sociale.
Aujourd’hui encore, elle reste un personnage modèle par son courage et son esprit de sacrifice dans la défense de la justice sociale et de la paix, du mouvement civique aux Etats-Unis au combat contre l’Apartheid en Afrique du Sud.
Rosa Parks est devenue un symbole de résistance mais, si son geste a pu bénéficier de cet écho toujours puissant à l’heure actuelle, c’est en raison de l’entrée en action des masses. La campagne ROSA désire commémorer les victoires et les luttes du passé, mais aussi et surtout en tirer les enseignements pour aujourd’hui dans la construction d’une lutte unitaire des travailleuses et des travailleurs contre le sexisme, mais aussi contre le capitalisme qui se nourrit de chaque discrimination.