Contrairement aux autres années, pour des raisons évidentes, il n’a pas été possible d’organiser une grande manifestation de plusieurs milliers de personnes. Mais il était hors de question de tout simplement laisser passer la date de la Journée internationale contre les violences envers les femmes alors que le contexte de la pandémie a souligné l’importance de ce combat !
La crise sanitaire n’a pas mis un terme aux violences faites aux femmes, au contraire : on assiste aujourd’hui à une dangereuse augmentation de cette violence. La violence et le sexisme omniprésents représentent un danger tout aussi réel que le coronavirus (lire notre communiqué de presse). Différents collectifs ont donc organisé des activités autour de cette date, dont la plate-forme Mirabal qui avait lancé cette semaine d’action avec différents rassemblements dimanche dernier (principalement Anvers, Bruxelles et Liège – lire notre rapport qui y est consacré). La Campagne ROSA a participé à ces actions mais défendait depuis longtemps déjà, en dépit des complications inhérentes à cette période, d’organiser des actions le jour-même du 25 novembre.
Ces actions avaient été réfléchies par les divers groupes locaux de la Campagne ROSA afin de permettre la plus grande participation possible dans le strict respect des mesures sanitaire afin d’aborder divers thèmes de ce vaste combat contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQI+.
11 villes… et bientôt 12 !
C’est ainsi que des actions ont eu lieu dans pas moins de 11 villes hier, en attendant une dernière action ce samedi à Anvers. A Bruxelles, il y a d’ailleurs eu pas moins de 6 actions différentes le même jour ! Au total, c’est plus de 430 personnes qui ont pris part à cette journée de mobilisation décentralisée de la Campagne ROSA (Environ 150 pour le rassemblement à Bruxelles-central, une centaine de personnes à Gand, une cinquantaine à Liège, 45 à Bruges, 20 à Alost, 17 à Louvain, 15 à Deinze, 14 à Tourhout, 13 à Termonde, 8 à Eeklo et 5 à Courtrai).
A Bruxelles, une action a été menée à l’ULB au sujet du consentement, du droit de s’habiller comme on le souhaite et contre le « victim blaming » et la culture du viol. Une autre action a été menée au Parc Maximilien en solidarité avec les femmes sans-papiers et la lutte pour la régularisation des personnes sans-papiers, et encore une autre à l’Hôpital Saint-Pierre près du Centre de prise en charge des violences sexuelles. Dans deux écoles secondaire bruxelloise, des jeunes et leurs profs ont également réalisé des pancartes pour dénoncer les violences, le harcèlement et le sexisme quotidien. Le point d’orgue de la journée était le rassemblement à la Gare centrale, où les diverses prises de parole ont tout particulièrement abordé la gravité des féminicides en Belgique, mais aussi la marchandisation de nos corps et les bas salaires qui ne permettent pas aux femmes d’être indépendantes financièrement et donc de pouvoir quitter une situation de violence quand elle le souhaitent.
La journée s’est terminée devant la fresque de Ihsane Jarfi dans le centre de Bruxelles, jeune victime d’un crime homophobe commis à Liège en 2012. Les témoignages ont mis en avant les nombreux problèmes rencontré dans cette société par les personnes LGBTQI+ où lorsqu’on ne rentre pas dans les cases imparties, on dérange, car cela tend à remettre en question le système.
A Liège, le rassemblement a pris place à la passerelle des Guillemins, qui rend hommage à l’héroïne féministe Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, révolutionnaire liégeoise ayant participé à la Révolution française. Aujourd’hui aussi, nous avons besoin d’une révolution, une révolution contre les discriminations en tous genres et contre le système qui les nourrit et en a besoin pour assurer la domination d’une infime minorité sur l’écrasante majorité : le capitalisme !
Combattons les discriminations par la solidarité !
Le sexisme est un puissant outil de division et les militantes et militants de la Campagne ROSA ont partout souligné l’importance d’unir entre elles les personnes opprimées et exploitées dans la lutte contre le sexisme, contre l’oppression et contre le capitalisme. La solidarité est notre meilleure arme contre les discriminations !
Nous remercions chaudement toutes celles et ceux qui ont participé aux actions, dont les divers collectifs de colleuses qui ont rejoint notre rassemblement à Bruxelles ou encore les collectifs de femmes kurdes qui nous ont rejoint à Bruxelles et à Liège.
La seule ombre au tableau fut à Louvain, seul lieu où la police est intervenue pour perturber un rassemblement parfaitement responsable dans ce contexte sanitaire. La Campagne ROSA a reçu une amende de 750 euros. Nous n’allons bien entendu pas nous laisser faire et mener campagne pour la contester. Les informations pratiques arriveront sous peu, mais nous vous invitons à contribuer à notre fonds de solidarité pour faire face à cette amende et nous permettre de continuer notre combat.
Car la Campagne ROSA ne va bien entendu pas entrer en sommeil après cette éclatante réussite ! Nous connaissons déjà la prochaine date importante : le 8 mars prochain, date de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Nous voulons dès aujourd’hui poser les premiers jalons d’une campagne combative et vous invitons à participer à notre meeting en ligne de ce mardi 1er décembre qui sera consacrée à ce sujet !
Reportages-photos :
Bruxelles :
Rassemblement Gare centrale – Photos de Dominique Botte
ULB – Action sur le consentement et contre la culture du viol
Actions à l’hôpital Saint-Pierre
Action face à la fresque Ihsan Jarfi