Roméo Elvis, #Balancetonrappeur: la lutte contre la violence sexiste est toujours d’actualité!

Le rappeur belge Roméo Elvis est au coeur d’un scandale ces derniers jours - il est accusé d’aggression sexuelle par une jeune femme qui a révelé l’affaire sur le site streetpress et à travers #balancetonrappeur (hashtag qui en premier lieu a servi à révéler l’affaire Moha La Squale en France).

Selon le récit de la victime, le chanteur serait entré dans la cabine d’essayage où elle se trouvait (dans un magasin tenu par des amis du rappeur), sans son invitation ou consentement et l’aurait touchée à plusieurs reprises. Celui-ci aurait stoppé son geste seulement lorsque la jeune femme aurait verbalement indiqué son opposition. Le rappeur aurait ensuite tenté de dissimuler l’affaire en demandant à la jeune femme ‘de ne pas en parler à ses copines’.

L’affaire Roméo Elvis a pris une grande ampleur et très vite, les réseaux comme Twitter ou Instagram ont relayé le témoignage de la jeune femme. Les réseaux et la colère immense qui existe déjà ont certainement poussé le rappeur a très vite s’excuser, et à même invoquer ses ‘privilèges masculins’ dans les médias.

A côté de cela, Angèle, la chanteuse connu pour sa chanson ‘balance ton quoi’, et soeur du rappeur, a été aussi très vite attaquée sur les réseaux pour sa soi-disante ‘non réactivité’. Il en est allé de même pour la copine du rappeur, qui a été une des relayeuses sur les réseaux de l’affaire Moha La Squale. La jeune femme qui a témoigné a vivement réagi sur ces attaques, en disant « Ce n’est pas juste. Surtout pour sa petite amie et Angèle. Je voulais juste encourager d’autres femmes à parler. Comme pour Moha La Squale. »

#Metoo, #balancetonrappeur,…Stop aux violences sexistes!

L’affaire Roméo Elvis, Moha La Squale, ou plus largement des scandales impliquant des personnalités flamandes comme Bart De Pauw mettent en évidence ce que le phénomène #MeToo, depuis des années, dénonce: le harcèlement sexuel, les violences sexistes et sexuelles, le sexisme, est partout, aussi bien dans la rue que dans les sphères les plus ‘hautes’ de la société, des managers aux dirigeants d’entreprises, politiciens, etc. #MeToo a aussi montré la corrélation claire qui existe entre structure de pouvoir et sexisme et impunité.

Le monde de l’art n’est pas épargné non plus depuis des années, comme l’a révélé les cas Harvey Weinstein, Polanski, Allen, ou ici dans la danse avec Troubleyn et le cas Jan Fabre. Des acteurs, chanteurs, peintres, écrivains, réalisateurs qui ont agressé en toute impunité se sont également fait ‘balancer’ sur les réseaux sociaux, dans les médias, etc.

#MeToo et ses pendants dans différents pays s’inscrit dans le cadre d’un renouveau du mouvement féministe depuis quelques années, avec des méthodes de lutte reprises comme les grèves féministes, manifestations de masse etc. Ce mouvement féministe et #MeToo ne proviennent pas de nulle part, mais bien du constat que le sexisme est toujours bien présent dans notre société : Selon l’OMS, les violences envers les femmes sont “un problème mondial de santé publique d’ampleur épidémique”. Selon l’ONU, c’est “une femme sur trois qui subit des violences physiques et/ou sexuelles à un moment donné de sa vie”. Sans parler également de la ‘pandémie’ qu’est la violence domestique (en exergue pendant le confinement) et le harcèlement quotidien que vivent les femmes dans la rue, les transports, au boulot…

Mais même lorsque l’on vit tout cela on ne peut souvent pas demander de l’aide et c’est parce que les plaintes ne sont en général pas prises ou même considérées et qu’il existe le victim-blaming, la culture du viol dans les postes de police et les courts de justice que les femmes se livrent sur les réseaux. Et même en faisant cela elles subissent du cyberharcèlement et sont traitées de menteuses.

La lutte paye

C’est le mouvement féministe de masse internationale, la pression énorme de la rue qui a permit de donner davantage de confiance aux femmes à parler ; c’est cette pression énorme qui a aussi permit de faire en sorte que ces questions ne deviennent pas juste des ‘moments à la mode’ mais qu’il s’opère une réelle conscientisation sur la question du sexisme, du harcèlement, de la culture du viol, du victim-blaming, etc.

Nous devons continuer à construire ce mouvement féministe, et à revendiquer un programme féministe social fort afin de permettre l’indépendance financière des femmes, pour qu’elles puissent faire leurs propres choix sans pression de perdre leur logement, leur boulot etc. notamment lorsqu’elles osent parler ou quitter un conjoint violent.

Un programme de refinancement des aides et refuges pour les victimes de violence est nécessaire ; mais un refinancement des services publics également : les femmes travaillent en majorité dans les services publics, mais les utilisent aussi davantage. Si l’on coupe dans les services, on précarise davantage les femmes.

Une lutte collective, pas des cas isolés

Si nous condamnons les comportements sexistes du genre dont Elvis Roméo est accusé, avec la Campagne ROSA nous pensons qu’il ne s’agit pas de cas isolés, ou juste de ‘mauvais hommes’ qu’il faudrait éduquer, ou bien que les femmes et mères sont elles-mêmes responsables du comportement des hommes de leur famille, leurs copains, etc. Les agresseurs sont bien sûr coupables, mais la source de leurs actes est tout un système qui traite les #femmes comme des personnes de second rang, les considère comme des objets, et vend leur corps partout dans l’espace public. C’est aussi dans le cadre de ce système capitaliste que le machisme, le sexisme et la culture du viol sont promues et normalisées.

Parce que c’est dans l’intérêt économique du système capitaliste de nous diviser, les femmes contre les hommes, les blancs contre les personnes de couleurs, une nationalité contre une autre, etc, que nous devons construire un mouvement féministe inclusif et fort, unifié dans la lutte, international, car le nombre c’est la force. Ce n’est qu’ainsi que nous pourront arracher des victoires dans le combat contre le sexisme, mais aussi et surtout contre un système qui porte en son ADN les oppressions.

La lutte organisée contre le système capitaliste est la seule solution pour éliminer le #sexisme et le #racisme !

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Source de l’info


#FightBack #NousToutes #StopSexisme #StopRacisme #Solidarité #NiUnaMenos #StopSeksisme #solidariteit #CampagneSolidarity


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.