Louvain-le-Mec: L’humour n’est pas une excuse au sexisme ! 

Alors que la Campagne Rosa a mené des actions pour les journées du 22 et 25 novembre pour l’élimination des violences contre les femmes et contre la LGBTQIA+phobie, nous apprenons qu’une polémique a lieu à Louvain-la-Neuve et sur les réseaux sociaux :  un groupe privé Facebook est pointé du doigt car il contiendrait des propos jugés sexistes, homophobes et incitant à la haine.

Ce groupe privé, “Louvain-le-Mec”, découle de l’existence du groupe “Louvain-la-Meuf” qui se voulait être un espace safe de discussion entre étudiantes suite aux nombreuses agressions sexistes apparues sur le campus et hors de celui-ci. En effet, le sexisme est déjà très présent dans le parcours étudiant: une étude a montré qu’une étudiante belge sur cinq a subi une tentative de viol.

Louvain-le-Mec rassemble 11 000 membres de sexe masculin, principalement des étudiants. Il était à la base conçu pour être un groupe de partage de publications “humoristiques”, d’entraide et d’échanges de tuyaux. Cependant, il a été très vite dénoncé par des étudiants pour plusieurs posts à caractère sexiste, homophobe ou/et incitant à la haine. Par exemple, on peut y lire à plusieurs reprises que les femmes sont comparées à des lave-vaisselles ou leur droit à l’avortement est remis en question, etc.

Le sexisme est omniprésent dans la société

Ces faits montrent à quel point le sexisme est encore bien présent dans la société. L’excuse de l’humour n’est pas valable. Que du contraire, c’est plutôt une manière de banaliser les violences, afin de les faire taire et même de les renforcer. De plus, le caractère répétitif des posts conditionne tous les membres du groupe au sexisme. Le caractère restrictif du groupe, dédié aux hommes, pose aussi un problème dans le sens où, s’il s’agit d’humour, celui-ci devrait  être accessible à tou.te.s et ne pas jouer sur les discriminations. Pour nous, il n’est donc pas question de rire du sexisme (causant la mort de nombreuses femmes chaque année), ni de l’encourager, mais plutôt de le combattre fermement !

La Campagne Rosa dénonce toutes formes de violences sexistes et nous organisons régulièrement des actions pour le combattre autour de revendications sociales fortes.

Nous exigeons :

• un investissement massif dans le secteur de l’enseignement afin qu’il soit de qualité, non classiste et qu’il sensibilise aux questions du consentement, du sexisme, du racisme et de la LGBTQIA+phobie;
• des services d’aide aux victimes en suffisance et de qualité dans les écoles, les universités, et partout ailleurs;
• un financement massif dans les services judiciaires afin que les dossiers de plaintes soient traités systématiquement.

En plus de cela, nous nous battons également pour une société socialiste débarrassée de toute oppression. En effet,  le système capitaliste, basé sur la domination et les inégalités, engendre ce sexisme structurel.

Enfin, comme nous pouvons le voir depuis quelques années, la multiplication des mouvements féministes de masse a permis une dénonciation plus importante des violences sexistes et donc un changement dans la société. Il est donc nécessaire de continuer à lutter en s’organisant autour d’un programme de revendications socialistes fortes !

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