Sexisme à l’école : silence dans les rangs? Hors de question!

Élisa, 16 ans, a entendu son professeur lui dire : « Avec une tenue pareille, tu devrais aller faire le trottoir !». Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Un.e jeune sur cinq dit en avoir déjà été victime dans son école!

Nous ne pouvons ni porter de robe à bretelles, ni short, filles ou garçons. Ces vêtements sont jugés inappropriés ou provocateurs par certains. Mais ce sont les remarques sexistes et LGBTQI+phobe de certains profs et élèves qui sont inappropriées. Ça nous humilie et nous fait sentir comme un morceau de viande, comme un objet sexuel.

Quand une élève est harcelée, c’est régulièrement elle qui a une note au journal de classe pour tenue indécente ou est renvoyée chez elle. L’école nous enseigne le victim-blaming : on apprend aux victimes de sexisme que ce qu’elles subissent est de leur faute.

C’est inacceptable, mais ça se déroule en toute impunité.

Il y a plein d’autres problèmes de sexisme et de LGBTQI+phobie à l’école. Nous ne pouvons pas toujours aller aux toilettes, ce qui pose problème quand nous avons nos règles ou que nous avons une urgence.

Les protections hygiéniques ne sont pas non plus disponibles alors qu’elles sont aussi nécessaires que le PQ. En plus, les WC sont uniquement binaires (F/M), ce qui crée des difficultés pour une série d’élèves.

Aussi, l’éducation sexuelle est pratiquement absente. Le sexe est un tabou alors que ce sujet fait partie de nos vies. On a besoin d’être informé sur les IST, savoir quoi faire en cas d’agression,…

Nous voulons que ça change !

Au Canada, en France, en Espagne, de très nombreux.euses jeunes se sont mobilisé.e.s pour leur liberté vestimentaire. Et de nombreux garçons ont été solidaires en venant à l’école en jupe.

Nous aussi, exigeons que des choses concrètes soient mises en place, à commencer par des règlements qui ne soient pas sexistes.

La seule tenue inappropriée devrait être celle qui ne nous permet pas d’apprendre correctement (tel que des talons pour le sport). Il faut fournir des protections hygiéniques car ça fait partie des besoins essentiels.

Nous avons besoin de cours d’éducation sexuelle (et pas seulement 1h par an !) pour pouvoir discuter avec un.e professionnel.le en toute liberté.

Il faut donc aussi financer les associations spécialisées qui pourraient réaliser un travail remarquable de prévention. Cela permettrait de conscientiser les jeunes à la notion de consentement.

Des journées pédagogiques pour les profs et éducateurs.trices devraient traiter du sexisme et de la LGBTQI+phobie afin de les outiller pour réellement lutter contre.

Tout ça nécessite un refinancement public de l’enseignement pour de meilleures infrastructures sanitaires ; avoir de plus petites classes afin qu’un réel espace de discussion soit possible ; du personnel davantage formé pour lutter contre le sexisme et le harcèlement,…

Malheureusement, changer l’éducation ne suffira pas, même si c’est nécessaire. Le capitalisme n’a pas pour but de permettre à chaque personne de s’épanouir, mais bien de permettre à une petite minorité de s’enrichir.

Et le sexisme est un des outils dans cet objectif, pour nous diviser, nous utiliser comme objet sexuel de marketing, etc. Alors, commençons la lutte là où on passe la plus grande partie de notre temps, mais poursuivons là au niveau de l’ensemble de la société !

Organisons-nous !

Si toi aussi, tu as envie de changer les choses, crée un Comité d’action contre le sexisme dans ton école. La Campagne ROSA peut y aider. Tu peux utiliser les réseaux sociaux pour faire connaître l’initiative et proposer à tes copains et copines de se joindre à toi.

Le 25 novembre, pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, vous pouvez ensemble organiser une action dans la lignée de celle des jupes ou un sitting à l’école pour mettre en avant vos revendications !


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.