Violences LGBTQI-phobes : « Ni acceptation, ni instrumentalisation ! »

L’égalité juridique a fait de grands pas en avant en Belgique. Mais les discriminations et les violences ne diminuent pas.

Luttons ensemble !

C’est vrai, l’égalité juridique a fait de grands pas en avant en Belgique. Mais ça ne suffit pas. Les discriminations et les violences ne diminuent pas, c’est même plutôt l’inverse. Comme l’a expliqué Clément à la presse suite à son agression mi-avril parce qu’il tenait la main de son mari : ‘‘Je crois que la société est en train de changer et que beaucoup de gens sont d’accord avec ça, mais cela se fait dans un contexte de tension sociale.’’

La politique dominante – l’austérité – rend la société plus brutale, plus dure, sans filet de sécurité. C’est un terreau nauséabond mais fertile pour les discriminations, le désespoir, la peur, la violence.

Des mobilisations comme celle d‘aujourd’hui Gare du Nord sont cruciales pour ne pas laisser les agressions sans riposte ainsi que pour visibiliser la communauté LGBTQI+ et les problèmes auxquels elle fait face : les risques accrus d’agressions, de suicides ou encore de pauvreté dans une société où les individus sont laissés à l’abandon et montés les uns contre les autres par l’élite d’ultra-riches et les politiciens à leurs bottes.

Cet état de fait, nous pouvons le changer, par la force collective et par une lutte menée ensemble – quelle que soit notre identité de genre ou orientation sexuelle – contre la LBGTQI+phobie, contre le sexisme et contre le racisme !

Le racisme n’est pas une réponse à la LGBTQI+phobie

La N-VA veut uniquement soutenir les LGBTQI+ qui lui conviennent dès lors qu’il s’agit de les instrumentaliser dans sa stratégie de division raciste de la population, mais elle n’a que faire des autres.

Irène Zeilinger, de l’association Garence spécialisée dans les violences centrées sur le genre, explique ainsi que le plan d’action de la secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances Zuhal Demir (N-VA) s’inscrit « pile-poil » dans « la politique anti-migratoire raciste du gouvernement fédéral » soutenue par tous les partis du gouvernement. Pour elle, ce plan « est basé sur des informations qui sont représentées de manière biaisée. Par exemple, tout ce qui est recherche académique sur les questions d’homophobie, transphobie est clairement instrumentalisée à des fins partisanes(…)

Dans un communiqué de presse, Zuhal Demir met en avant la soi-disant plus grande homophobie chez les musulmans comme le grand problème, mais ne parle pas de l’homophobie plus grande chez les hommes et les gens de droite. Donc, cela pose problème car elle vise une communauté sous prétexte d’aider une autre communauté. »

Nous ne devons pas nous laisser prendre dans cette stratégie de division. La politique de coupes budgétaires et de pénuries sociales du gouvernement Michel, de ses prédécesseurs et des divers niveaux de pouvoir a un impact très concret sur nos vies.

La précarisation du travail, la chasse aux chômeurs ou aux malades de longue durée, les coupes budgétaires dans le domaine de la santé,… renforcent la dépendance aux familles, où sévit encore trop souvent le rejet d’orientations sexuelles et d’identités de genre.

Le manque de logements sociaux laisse les couples de même genre en proie aux discriminations sur le marché locatif privé. D’autre part, de nombreux jeunes LGBTQI+ rejetés de chez eux se retrouvent sur le carreau.

Vivre dans une société épanouissante est possible, mais cela signifie de se battre pour retirer les rênes de la société des mains de ceux qui ont tout intérêt à nous diviser : les capitalistes. La soif de profits est inconciliable avec la satisfaction des besoins de toutes et tous.

Luttons ensemble pour 

  • le développement de refuges partout dans le pays, non seulement pour la communauté LGBTQI+, mais aussi pour toutes les personnes victimes de violences (femmes battues et leurs enfants, etc.),
  • des investissements publics massifs dans l’enseignement et des cours d’éducation sexuelle qui ne soient pas hétéronormés et où la thématique de genre est discutée,
  • plus de logements sociaux abordables et décents,
  • des soins de santé accessibles et de qualité, qui prennent notamment en compte les besoins spécifiques des trans et intersexes,
  • des services publics et sociaux de qualité,
  • des emplois décents, sans discrimination à l’embauche.

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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.