5. Pour la solidarité internationale

LES FEMMES SONT PARMI LES PREMIÈRES
VICTIMES DE LA TERREUR ET DE LA GUERRE.
POUR DES ACTIONS DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE !

Selon les Nations Unies, 70% des pauvres dans le monde sont des femmes. Et les politiques néolibérales menées à travers le monde détériorent encore cette situation : d’après le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, « la mondialisation et les politiques comme la déréglementation des économies et la privatisation du secteur public tendent à renforcer les inégalités économiques entre les hommes et les femmes. Dans de nombreux pays, les restructurations économiques ont entraîné une réduction du secteur public et des dépenses sociales et, si l’industrialisation et la migration économique offrent aux femmes des possibilités d’emplois salariés en dehors des secteurs traditionnels, il s’agit principalement d’emplois majoritairement féminins et mal payés. » La pauvreté, combinée à de nombreuses discriminations, les rend très vulnérables à la violence sous toutes ses formes.

De plus, les dictatures, le développement de Daesh, mais aussi les guerres impérialistes menées et/ou soutenues par les gouvernements occidentaux sont autant de situations qui détériorent dramatiquement les conditions de vie de la population et particulièrement des femmes. Viols, massacres, enlèvements,… sont malheureusement le quotidien d’une partie de la population mondiale. Et lorsqu’elle fuit ces situations avec l’espoir de trouver une vie meilleure ailleurs, les migrants sont confrontés aux passeurs et à leurs méthodes meurtrières ainsi qu’à la politique de répression menée par les gouvernements occidentaux (frontières forteresses, camps de réfugiés aux allures de bidonvilles, centres fermés, retours forcés,…).

ROSA appelle à construire la solidarité internationale en organisant des actions de soutien avec les luttes des femmes à travers le monde, mais aussi en tirant les leçons de leurs luttes pour nourrir les nôtres. Lutter pour l’émancipation de la femme, c’est également lutter contre le terrorisme et les guerres impérialistes. La solidarité internationale est nécessaire dans les luttes des femmes comme pour celles menées par la classe ouvrière en général afin de répondre à la politique de division prônée par les multinationales et leurs politiciens. Dans le combat contre l’austérité et l’exploitation, nos meilleurs alliés sont les autres victimes de ce système de plus en plus inégalitaire.

ROSA appelle également à soutenir la lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils puissent disposer des mêmes droits que les autres travailleurs et qu’ils ne puissent plus être instrumentalisés pour diminuer les conditions de vie de l’ensemble de la population.

solidariteNe soyons pas dupes face à l’hypocrisie des discours des politiciens traditionnels ; ils défendent avant tout les intérêts des multinationales et du patronat. Contre le terrorisme, la haine et la guerre : la solidarité ! Ne laissons pas la gestion de notre sécurité et de la solidarité internationale entre les mains des gouvernements et du patronat.

La récente série d’attaques terroristes violentes en Belgique, en France, en Allemagne, à Orlando aux États-Unis, … ont amené au cœur du monde occidental une fraction des horreurs quotidiennes vécues par les populations du Moyen-Orient et d’ailleurs. Elles mettent en évidence l’échec complet de la “guerre contre le terrorisme” qui a seulement apporté plus de guerres et plus de terreur, et a rendu notre planète de plus en plus dangereuse.

Dans des pays comme l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie,… les femmes font partie des victimes les plus durement touchées par le terrorisme. Viols, esclavage sexuel, prostitution forcée, exécutions, … sont le quotidien de milliers de femmes. Ainsi, dans un rapport de mars 2016, les Nations Unies estiment que plus de 2500 femmes et enfants, «pour la plupart membres de minorités ethniques et religieuses» sont retenus dans le nord de l’Irak . Des femmes et des jeunes filles sont achetées tels des objets par Daesh pour quelques dizaines de dollars et utilisées comme esclaves sexuelles pour les troupes, rapporte Zainab Bangura, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU chargée des questions de violences sexuelles dans les zones de conflit .

Le viol comme arme de guerre n’est pas un phénomène qui se limite à des groupes tels que Daesh et cela n’a rien à voir avec une question culturelle. Au Congo, le viol est utilisé par tous les groupes armés visant à casser la communauté, à la réprimer et mieux l’exploiter. Le viol comme arme de guerre a également été utilisé à grande échelle durant les deux guerres mondiales, durant la guerre civile qui a accompagné la décomposition de l’ex-Yougoslavie, ainsi qu’actuellement en Syrie. N’oublions pas non plus que les rapports d’Amnesty International et Human Rights Watch sont lardés de témoignages de violences sexuelles commises par les troupes « humanitaires » occidentales.

L’indignation des gouvernements occidentaux sur les pratiques barbares de Daesh et autres n’est pas suivie d’actes pour effectivement protéger les populations et les femmes. Le refus de donner l’asile aux victimes n’est qu’une partie de ce refus de protection. De plus, il s’agit aussi d’une indignation sélective. Les pratiques de pendaisons, de lapidations, le vide total concernant les droits de femmes,… n’empêchent pas ces mêmes puissances d’avoir des relations étroites avec des pays comme l’Arabie saoudite, quand il s’agit de faire des profits.

En période de conflits armés, les femmes font toujours partie des premières victimes. Le viol est désormais utilisé comme arme de guerre, de façon parfois systématique. Pas d’argent pour la guerre, mais pour combattre la misère ! Soutenons la construction de mouvements de masse pour renverser dictatures et terrorisme.

Daesh et les autres groupes fondamentalistes sont les sous-produits des guerres et des interventions militaires organisées par les puissances impérialistes ainsi que du soutien de ces dernières aux dictatures, longtemps utilisées comme un outil de pillage des ressources naturelles. Comme l’expérience le démontre déjà amplement, l’actuelle campagne impérialiste de bombardements intensifs ne résout rien, elle crée plus de bains de sang et de massacres. Elle pose, de plus, les bases pour l’émergence de nouveaux monstres, et ce aussi longtemps qu’une alternative basée sur les besoins et l’action de masse de la classe ouvrière et de la jeunesse ne se dessine pas.

Dans le monde néocolonial, il n’y a pour ainsi dire pas de système de sécurité sociale et les femmes ne sont que très peu éduquées. Ainsi, lorsque des milliers de femmes en Afghanistan et au Pakistan ont perdu leur gagne-pain avec les bombardements et n’ayant aucune qualification pour travailler ailleurs, beaucoup d’entre elles sont entrées dans la prostitution pour pouvoir survivre. Mais si elles se font prendre, elles seront exécutées, car dans ces deux pays, la loi contre l’adultère est très stricte.

Dans le même temps, la guerre alimente les profits d’une poignée de sociétés géantes, comme c’est le cas des marchands d’armes dont les revenus et les actions battent des records à chaque fois que de nouvelles attaques terroristes font la une ou que de nouvelles aventures militaires sont décidées par les gouvernements en place. Plutôt que d’investir dans l’éducation, les hôpitaux, des emplois dignes et bien payés, dans des infrastructures et dans les énergies renouvelables, des dizaines de milliards de dollars sont engloutis pour semer la mort et la destruction.

L’un des rares moments où les groupes fondamentalistes comme Al-Qaïda & Co. ont été poussés dans la défensive fut au cours de la vague de révolutions et de soulèvements de masse qui a déferlé sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord en 2011. Ces mouvements sociaux ont clairement illustré que l’action des masses pouvait arracher un changement réel.

Ces manifestations de masse ont un grand caractère unificateur qui balaie les divisions sectaires. En Irak, des manifestations conjointes de sunnites et de chiites ont eu lieu. En Afghanistan, en 2015, des manifestations de masse ont eu lieu pour dénoncer les violences dont sont victimes les Hazaras, une minorité chiite. Comme nous l’avons vu en Libye, les interventions impérialistes dans la région visent également à stopper le développement de ces mouvements de masses, alors qu’il s’agit pourtant de la seule façon de lutter efficacement contre Daesh.

Il est nécessaire de s’inspirer des soulèvements de masse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, tout en en tirant des enseignements. Faire tomber les dictateurs ne suffit pas, c’est tout le système qui doit être renversé. D’ici à ce que de tels mouvements émergent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, nous pouvons jouer un rôle en construisant dès à présent un puissant mouvement anti-guerre ici.

Les multinationales s’enrichissent grâce à l’exploitation extrême réalisée dans le monde néo-colonial, qui plonge des millions de personnes – majoritairement des femmes – dans la pauvreté extrême et la violence. Non à la dictature des multinationales : organisons la résistance et la solidarité internationale !

solidarite femmesComme les chiffres de l’ONU l’attestent, même sans conflit armé, les femmes du monde néo-colonial ont une position économique extrêmement faible, ce qui les rend vulnérables à toutes les formes d’exploitations et de violences.

La pauvreté dans le monde néo-colonial s’explique par le vol des richesses par les entreprises multinationales, dont les énormes profits réalisés dans ces régions s’échappent largement pour atterrir sur les comptes bancaires de ces entreprises et de leurs actionnaires. De plus, les miettes laissées à la population locale disparaissent en grande partie dans les poches des élites locales, qui ne peuvent maintenir leur pouvoir qu’avec le soutien de ces mêmes multinationales et des puissances impérialistes.
Bien que dans le monde, les femmes effectuent les 2/3 du nombre d’heures de travail (UNICEF 2007) et produisent plus de la moitié des aliments (FAO 2009), elles ne gagnent que 10 % du revenu total (UNICEF 2007) et possèdent moins de 2 % des terres (FAO 2011) . Partout le chômage, la précarité, le travail non qualifié et à temps partiel touchent en premier lieu les femmes. Les conditions de vie des femmes dans le monde néo-colonial sont catastrophiques.
Les personnes qui tentent de fuir ces conditions de vie ultra précaires ne peuvent pas compter sur l’aide des gouvernements occidentaux. Sur les 40 millions de personnes réfugiées dues à un conflit armé et des violations des droits humains, 75 % sont des femmes et des enfants (chiffre de 2010). Pourtant la spécificité du statut de femme réfugiée n’est pas reconnue et les violences sexuelles ne sont pas toujours un motif suffisant pour obtenir le statut de réfugiée. Le sort de beaucoup de réfugiés, après un calvaire qui inclut de risquer sa vie pour arriver en Europe, est de devenir des sans-papiers et donc sans droit.

Le seul moyen d’échapper à cette misère, dans le monde néo-colonial comme dans le reste du monde, c’est par la lutte pour les intérêts des 99%. Des luttes qui doivent s’inspirer des processus révolutionnaires qu’on a vus en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et dans lesquels les femmes étaient présentes massivement.

La place des femmes est dans la lutte ! Nos alliés sont ceux (hommes et femmes) qui combattent guerre, austérité et misère.

Ces dernières années, nous avons aussi vu le retour de mouvements massifs de femmes dans plusieurs pays dans le monde. Des mouvements massifs contre la violence sexuelle envers les femmes se sont développés en Inde, en Turquie et plus récemment en Argentine ces dernières années et ils ont été soutenus par de larges groupes d’hommes.

Le 19 octobre 2016, le collectif « Ni Una Menos » (« Pas Une de Plus ») appelait à une grève pour protester contre la violence faite aux femmes et les féminicides en Argentine. Cette action faisait suite au viol et meurtre d’une adolescente de 16 ans. En 2015, 235 féminicides (c’est-à-dire des femmes tuées sous les coups de leur « compagnon » ou d’un proche) ont été recensés en Argentine, soit près d’un par jour.

Après différentes actions et manifestations – qui ont parfois rassemblées des centaines de milliers de personnes – les organisations actives dans ces mouvements ont décidé de passer à la vitesse supérieure en appelant à une grève d’une heure. Ce mouvement s’est propagé au Chili, au Mexique et en Uruguay. Il s’agit d’une grande source d’inspiration. Sans lutter, nous perdrons toujours. Ce n’est que par la lutte collective que l’on peut défendre nos droits et arracher de nouvelles victoires.

Les revendications de ROSA :

• Luttons contre :

o l’exploitation extrême des multinationales dans le monde néo-colonial ;
o les guerres impérialistes qui ne servent que les intérêts des dominants, luttons contre les viols utilisés comme arme de guerre pour déstructurer la société et installer un climat de terreur ;
o le terrorisme et le fondamentalisme religieux ainsi que contre la misère et le désespoir qui en sont les bases sociales.

• Les femmes sans-papiers sont soumises à une exploitation extrême. Pour la régularisation des tous les sans-papiers.

Suite : Pas d’émancipation sans socialisme