Fin mai, un couple londonien a été agressé physiquement dans le bus parce qu’il refusait de s’embrasser à la demande d’un groupe de jeunes. Pourquoi ces jeunes gens ont-ils posé cette question ? Parce que le couple était composé de deux femmes. La violence homophobe n’a jamais disparu, même si elle est interdite par la loi.
En Belgique, selon le Centre pour l’égalité des chances Unia, il y a eu 49% de cas de violence homophobe de plus en 2018 par rapport à 2017. C’est une augmentation de 40% sur cinq ans. A cela s’ajoute la haine en ligne, comme les messages homophobes de la part de jeunes d’extrême droite sur Twitter par exemple pendant la Pride d’Anvers. Parmi les 125 dossiers homophobes ayant fait l’objet d’une enquête par Unia en 2018, il y a 17 incidents de violence physique. L’un d’entre eux était celui d’un couple gay de Gand battu par des voisins, ce qui avait fait l’objet d’une manifestation contre la violence homophobe. Les auteurs sont ensuite repartis avec une légère punition. Le juge a même décidé que l’homophobie n’avait pas motivé l’agression : ‘‘les accusés ont souvent utilisé le mot ‘‘homo’’ comme insulte générale, même l’un envers l’autre’’. (HLN 18 décembre 2018)
Certains tentent d’instrumentaliser l’homophobie pour s’en prendre aux migrants. Filip Dewinter (Vlaams Belang) a ainsi déclaré : ‘‘mieux vaut un transgenre qu’un transmigrant’’. Il y a des années, le même Dewinter prônait des ‘‘relations hétérosexuelles durables’’ comme la meilleure façon de prévenir le sida. Réduire l’homophobie et la transphobie aux migrants est bien entendu une erreur. L’extrême droite le démontre d’ailleurs au quotidien. Parmi les députés du Vlaams Belang se trouvent plusieurs élus ouvertement homophobes qui vont faire entendre la voix des fondamentalistes extrémistes, tels que Schild & Vrienden. Au moins trois députés du Vlaams Belang sont proches du groupe catholique extrémiste Pro Familia, qui considère l’homosexualité comme ‘‘perverse’’ et exige l’interdiction de la Pride. Le député VB Dominiek Sneppe (voir aussi page 14) est aussi un fan du groupe Pro Christianis qui décrit l’homosexualité comme ‘‘une horreur aux yeux de Dieu’’.
Notre combat s’arrêtera lorsque les LGBTQI+ ne seront plus victimes de la violence et de l’oppression ! Pour cela, il faut s’organiser et riposter, comme cela fut le cas après les émeutes de Stonewall (à New York) en 1969. Cinquante ans de lutte ont apporté beaucoup de progrès, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Un système basé sur les pénuries (manque de bons emplois, logements inabordables,…) conduit à la division. La LGBTQI+phobie, la violence et la discrimination ne disparaitront que lorsque le système capitaliste qui les sous-tend sera éradiqué.
- Avec ROSA à la Pride d’Anvers : rdv le samedi 10 aout à 12h30 PRIDE IS A PROTEST (Geert : 0485 40 07 80)