Contre la violence sexiste, l’inaction n’est pas une option

Le nouvel élan du mouvement féministe et la pandémie ont attiré l’attention sur l’ampleur de la violence sexiste : des féminicides aux agressions physiques et/ou verbales en passant par les violences sexuelles. Toutefois, le sexisme se manifeste sous de multiples formes de violence et de discrimination, y compris de manière plus « subtiles ».

Le nouvel élan du mouvement féministe et la pandémie ont attiré l’attention sur l’ampleur de la violence sexiste : des féminicides aux agressions physiques et/ou verbales en passant par les violences sexuelles. Toutefois, le sexisme se manifeste sous de multiples formes de violence et de discrimination, y compris de manière plus « subtiles ».

Par Katarina (Gand)

Un harcèlement aux proportions inquiétantes

Une enquête réalisée par Plan International auprès de jeunes d’Anvers, de Charleroi et de Bruxelles a montré que 91% des filles et 23% des garçons ont déjà été victimes de harcèlement sexuel en public.

La moitié des filles ont déclaré que le harcèlement sexuel restreignait leur liberté. Une autre enquête récente menée par les universités de Gand et de Liège a révélé que 81 % des femmes et 48 % des hommes ont été victimes de violences sexuelles.

Seule une petite minorité a demandé de l’aide (6%) et a signalé les faits (4%). Les groupes minoritaires tels que les personnes de couleur et les personnes LGBTQI+ (80%) et les réfugiés (84%) sont plus susceptibles d’être victimes de violences sexuelles.

Cette année, il y a déjà eu au moins 13 féminicides identifiés en Belgique : des femmes assassinées parce qu’elles étaient des femmes. En 2020, il y en a eu au moins 24.

Les services d’assistance téléphonique ont signalé que le nombre d’appels concernant la violence intrafamiliale a augmenté de 70%. On constate également une augmentation du nombre de signalements de violences domestiques en 2020.

Le rôle de l’insécurité économique

Le revenu des femmes est encore souvent considéré comme un appoint au revenu familial. Par conséquent, les secteurs fortement féminisés ont les salaires les plus bas et les pires conditions de travail. 80% des contrats de travail à temps partiel sont occupés par des femmes. L’écart de rémunération entre hommes et femmes est toujours de 21,9 %.

Les bas salaires et les conditions d’emploi précaires rendent difficile de se plaindre de harcèlement ou de violence au travail par crainte de perdre son emploi. Cette vulnérabilité économique rend plus dépendant de son partenaire, ce qui rend également plus vulnérable à la violence domestique.

Combattre la violence sexiste

Mettre fin à la violence sexiste exige de défendre l’indépendance économique. C’est pourquoi la Campagne ROSA exige un salaire minimum de 14€/heure, une pension minimum de 1.500 €/mois, une individualisation des allocations sociales et leur relèvement au-dessus du seuil de pauvreté.

Nous exigeons également des investissements dans les services publics au lieu de les négliger. Nous voulons des cours de qualité dispensés par des personnes qualifiées pour discuter des questions de genre, de consentement, de sexisme et de relations.

Des ressources structurelles sont nécessaires pour financer et développer le conseil et l’aide aux familles. Nous avons besoin de plus de travailleurs-ses sociaux dans les espaces publics et dans les transports publics capables d’assurer notre sécurité.

Nous défendons une société où nous nous sentirons en sécurité, dans la rue, dans les transports publics, au travail, à l’école et à la maison. Cela signifie de se battre pour une société où il n’y aura plus d’espace pour la discrimination et l’oppression.

Le 25 novembre, c’est la Journée internationale de lutte contre la violence envers les femmes. Notez bien cette date dans votre agenda : il y aura à nouveau des actions. Aidez la Campagne ROSA à faire un succès de cette journée d’action !


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.