Dans la rue le 8 mars. Sans lutte, pas de progrès !

Le sexisme et la violence sexiste continuent d'agiter les masses.

L’automne dernier, une tempête d’indignation et de colère a éclaté en réponse à plusieurs cas de violence sexuelle dans les quartiers étudiants de Gand et de Bruxelles. D’autres témoignages sur le sentiment d’insécurité dans la vie nocturne ont suivi, ainsi que des actions avec des centaines de participant.e.s. Il y a eu aussi les procès, très médiatisés en Flandre, de la vedette télévisuelle Bart De Pauw et du chirurgien Jeff Hoeyberghs. Ces procès n’ont vu le jour qu’en raison de la pression des mobilisations féministes. Il reste encore beaucoup de travail à faire, comme en témoignent la culpabilisation des victimes dans les médias et les attaques de la droite contre l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes.

Pour les médias dominants, le gouvernement De Croo est le plus diversifié et le plus féminin de tous les temps. Sa politique féministe s’est cependant révélée essentiellement superficielle. Le débat sur la dépénalisation de l’avortement a été reporté à la prochaine législature, l’approche de la pauvreté des enfants a été décevante, la chasse aux malades de longue durée a été ouverte et les hausses de salaire limitées. Ces mesures sont particulièrement durement ressenties par les femmes et les personnes LGBTQIA+. De plus, la crise sanitaire les touche de façon disproportionnée.

Ces derniers mois, le gouvernement fédéral a annoncé un plan d’action contre la violence de genre. Il reste largement abstrait à l’heure actuelle. Une chose est sûre, il n’arrive pas trop tôt : on compte en moyenne 9 viols par jour en Belgique. Les chiffres d’Amnesty International montrent que 20% des femmes ont déjà été victimes d’un viol, 64% de la population adulte a déjà subi des violences sexuelles (81% des femmes et 48% des hommes), de même que 80% des personnes LGBTQIA+. Aujourd’hui, 57 % des affaires de viol sont classées sans suite.

La violence sexiste est liée à la fois à l’impact de la culture du viol et à la position économique plus vulnérable des femmes, qui ouvre la porte aux abus de pouvoir. Les bas salaires et les conditions d’emploi précaires rendent plus compliqué de dénoncer la violence ou le harcèlement sexiste au travail, par crainte de perdre son emploi. Leur vulnérabilité économique rend les femmes plus dépendantes de leur partenaire et donc plus vulnérables à la violence domestique.

L’oppression structurelle des femmes ne peut être combattue efficacement en reposant sur les tribunaux ou de vagues plans. Nous avons besoin d’un changement de système par le biais d’une riposte féministe socialiste, en descendant en masse dans les rues pour imposer nos revendications à l’agenda. Se mobiliser est nécessaire et tout à fait possible, comme l’a Campagne ROSA l’a déjà démontré avec ses actions réussies contre Jeff Hoeyberghs notamment.

Nous exigeons des emplois décents pour les femmes et les personnes LGBTQIA+ afin qu’elles soient économiquement indépendantes de leur partenaire, un salaire minimum de 14 euros de l’heure, une pension minimale de 1.500 euros nets par mois et l’individualisation des allocations sociales. Les femmes méritent une place à part entière dans la société : il faut un investissement massif dans les soins de santé et les services publics pour sortir les femmes et les personnes LGBTQIA+ de la précarité. L’enseignement doit fournir des cours d’éducation sexuelle qui abordent en profondeur la notion de consentement et les thèmes LGBTQIA+ et mettre gratuitement à disposition des produits menstruels et contraceptifs.

Le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, a vu le jour en 1908 lorsque des ouvrières textiles américaines ont fait grève pour de meilleures conditions de travail. La date a ensuite été adoptée par le mouvement ouvrier international à l’initiative de la socialiste Clara Zetkin. C’est depuis lors devenu le moment par excellence où les mouvements féministes du monde entier se mobilisent en faveur d’une autre société.

La Campagne ROSA veut restaurer le 8 mars comme Journée internationale de lutte. Rejoignez-nous dans la lutte contre l’austérité et l’oppression des femmes et des personnes LGBTQIA+ ! Dans la rue ce 8 mars !


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.