Une société brutale engendre des comportements antisociaux brutaux

La violence de rue est en augmentation. Les images de jeunes qui en intimident, humilient et maltraitent d’autres ont choqué au point de susciter des protestations à Zelzate cet été. Les auteurs de ces actes les filment délibérément pour en tirer profit dans leur propre quartier ou sur les réseaux sociaux.

Deux manifestations ont eu lieu à Zelzate. Une manifestation soutenue par l’extrême droite avec un millier de personnes présentes, principalement autour de la demande de plus de police et de répression. Une seconde manifestation soutenue par l’administration communale a rassemblé 1.200 personnes pour dénoncer l’intimidation, la violence et la haine.

Le président de Vooruit (ex-SP.a), Conner Rousseau, a déclaré que son parti était favorable à la fois à une répression accrue et à des mesures sociales visant à créer des conditions dans lesquelles la violence insensée serait moins répandue. La réponse la plus concrète de la coalition communale Vooruit / PTB a été un arrêté du bourgmestre autorisant la police à contrôler les jeunes sans motif.

L’extrême droite tente de tirer profit de la violence. Zelzate est une ville importante pour le Vlaams Belang : en 2019, il y a remporté 25 % aux élections législatives et c’est également la seule commune où le PTB siège au collège échevinal.

La réponse de l’extrême droite consiste à renforcer la répression et la police : tolérance zéro, justice sommaire et sanctions sévères. On en a vu le résultat en France : ça n’a rien arrangé. Au contraire : au début de l’été, des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes après un nouveau meurtre policier.

Une société rude, caractérisée par de fortes inégalités, où un groupe important est exclu et où la pression exercée sur les autres pour qu’ils ne le soient pas est très forte, conduit inévitablement à un comportement antisocial plus brutal. De la violence gratuite au trafic de drogue et à la violence impliquant des mineurs à Bruxelles ou à Anvers.

Si rien n’est fait pour organiser la société, rien ne changera fondamentalement. Cela ressort également d’autres discussions sur les comportements antisociaux et les nuisances, notamment autour de la gare de Bruxelles-Midi ou les agressions contre le personnel des transports publics.

L’augmentation du personnel et des services, comme les guichets et le personnel dans les gares, sont des revendications importantes contre ces agressions. Mais cela ne suffit pas. Les inégalités, le manque de perspectives, les frustrations individuelles alimentées par un système en crise créent un chaos social. Si nous ne nous attaquons pas à ces problèmes, il n’y aura pas de véritable réponse à l’agression et aux comportements antisociaux.

Des investissements publics massifs sont nécessaires dans les loisirs pour les jeunes, dans l’enseignement et dans des emplois décents pour tous.

Les autorités locales ont un rôle à jouer à cet égard, ne serait-ce qu’en organisant des mobilisations pour exiger et obtenir des autorités supérieures les moyens nécessaires. La mobilisation a également ceci d’intéressant qu’elle peut contribuer à isoler socialement les comportements antisociaux.


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