Stop à l’extrême droite ! Le capitalisme est déjà suffisamment conservateur et violent!

La menace d’extrême droite enrobe le globe. Mais l'incapacité à populariser ou à organiser la lutte vers un changement révolutionnaire laisse plus de place aux mensonges de l'extrême droite. Cette dernière ne représente toutefois qu’un capitalisme encore plus conservateur et violent. No Pasaran !

La menace d’extrême droite enrobe le globe. Non pas à cause des réseaux sociaux ou de la droitisation de la société, mais en raison des multiples crises du système capitaliste. Dans le monde entier, les gens cherchent une alternative. Nombreux sont ceux qui tentent de renverser la vapeur par des manifestations pour le climat, des mouvements contre l’oppression ou un vote pour des partis comme le PTB. Mais l’incapacité à populariser ou à organiser la lutte vers un changement révolutionnaire laisse plus de place aux mensonges de l’extrême droite. Cette dernière ne représente toutefois qu’un capitalisme encore plus conservateur et violent. No Pasaran !

Par Arne (Gand)

En Argentine, Javier Milei, le candidat à la présidence qui a obtenu le meilleur score aux primaires en Argentine en août dernier, veut mettre fin au financement public de la recherche scientifique. Aux quatre coins du monde, violence et discrimination connaissent une augmentation. En Suède, aux Pays-Bas et au Danemark, des Corans ont été brûlés par des islamophobes d’extrême droite. En Asie et en Europe, la violence à l’encontre des personnes LGBTQIA+ n’a jamais été aussi forte depuis dix ans.

Ne nous décourageons pas. Les mouvements Black Lives Matter, #MeToo et LGBTQIA+ constituent de grands défis pour l’extrême droite. Ils illustrent les valeurs de solidarité propres à la classe travailleuse. Au Canada, le syndicat IATSE s’est mobilisé contre une manifestation d’extrême droite devant un camp d’été pour drag-queens.

En Irlande, les bibliothécaires et leur syndicat se sont organisés contre des actions d’intimidation où l’extrême droite venait arracher des livres des étagères. La meilleure riposte antifasciste, c’est de construire la lutte collective. Inspirons-nous de la solidarité spontanée de la classe travailleuse et utilisons la confiance qu’elle nous donne pour populariser l’idée d’une société construite autour de cette solidarité et de l’unité de la classe travailleuse.

Meloni, Orban, Erdogan et Poutine illustrent comment un système en crise obtient le leadership politique qui exprime son instabilité et son horreur. L’époque où les élections étaient un havre de stabilité pour les partis traditionnels est révolue.

Le dernier baromètre de confiance de Statistics Flanders a montré que seuls 4 % des citoyens font encore confiance aux partis. Ce n’est pas surprenant. La chanteuse contestataire néerlandaise Sophie Straat a raison de souligner : « 100 ans de droit de vote, mais vous décidez encore pour moi ». Les partis traditionnels tentent de donner l’impression que tout va bien. On dit que les Belges sont les plus riches du monde, mais en même temps, les chiffres de la pauvreté sont terribles et cela n’échappe à personne.

La solution pour mettre fin à l’extrême droite doit être recherchée en dehors de ce système.

Pourtant, la menace de l’extrême droite est utilisée pour renforcer la confiance dans les institutions. Les journalistes se demandent « ce que les partis centristes de notre pays peuvent apprendre de la chute de Vox et des scores remarquablement bons des socialistes et des conservateurs ».

Ils suggèrent que les partis traditionnels sont la seule alternative à l’extrême droite, mais le danger en Espagne n’est pas écarté. Il est important qu’après les élections régionales, beaucoup aient été conscients de la menace de l’extrême droite, mais avec les politiques d’austérité des partis traditionnels, lors des prochaines élections, il sera difficile d’éviter que des gens se trompent de colère.

Après le procès Sanda Dia et l’acquittement de l’orateur sexiste Jeff Hoeyberghs, il y a encore peu d’arguments pour considérer le pouvoir judiciaire comme un allié dans la lutte contre l’extrême droite. Mais quelle que soit l’issue du procès Schild & Vrienden, Dries Van Langenhove ne sera pas arrêté par un juge. La lutte contre l’extrême droite ne se fera pas à notre place. Ce sont les jeunes, les groupes opprimés, les pauvres et la classe ouvrière eux-mêmes qui doivent construire un mouvement.

Nous devons décider nous-mêmes des thèmes des élections. En manifestant, nous pouvons demander ouvertement pourquoi, si nous sommes les plus riches du monde, il y a encore des gens sans maison ou des enfants avec des boîtes à pain vides. Où se trouve la véritable richesse et comment pouvons-nous nous assurer qu’elle est utilisée dans l’intérêt de la majorité de la population ? Les mensonges de l’extrême droite doivent être démentis.

Le changement que nous imposons par la protestation restera le plus longtemps gravé dans nos mémoires et nous enseignera le mieux ce qu’est une véritable alternative. Organisez-vous avec nous en tant que socialistes anticapitalistes !


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.