La presse relevait la semaine dernière les violences extrêmes auxquelles font face chaque jour les femmes SDF. Bien qu’il n’y ait encore aujourd’hui aucune étude précise sur la question de la violence physique et sexuelle que subissent les femmes sans-abri, 38% de cette population extrêmement précaire serait exposée aux violences sexistes en rue, selon l’INSEE. Les témoignages choquants récemment recueillis par France Info ne font qu’illustrer l’horreur quotidienne que les femmes sans-abri doivent affronter chaque jour ; elles sont d’ailleurs d’autant plus victimes de la violence sexiste en rue qu’elles ne sont isolées socialement.
Non à l’ultra-précarisation ! Non à l’austérité ! Non à la violence sexiste en rue !
Parmi les nombreux témoignages de femmes sans abri ou ex-sans-abri mis en lumière par France Info, celui d’Anne Lorient, ancienne SDF, est particulièrement effroyable, mais aussi éloquent. Elle raconte dans un livre les terribles années à la rue où elle explique avoir été violée plus de 70 fois en 17 ans de rue. Selon une association de défense des femmes sans-abri, une femme sans-abris sur trois a subi un viol en rue, et probablement plus si tous les cas étaient enregistrés.
Un autre problème majeur auquel font face les femmes sans-abris, c’est l’extrême isolement social. Il arrive que ce soit les hôpitaux qui portent plainte à leur place après une agression, car il existe une grande méfiance des forces de l’ordre. De même, les femmes sans-abri ne sont que très peu à fréquenter les centres d’hébergement mixtes, les violences sexuelles y étant monnaie courante.
L’extrême précarité des personnes sans-abri est doublement plus difficile à porter pour une femme. La campagne ROSA dénonce cette double oppression. En moyenne en Belgique, une femme gagne 21 % de moins qu’un homme, sans parler des coupes budgétaires dans les soins de santé, des services publics détricotés par les gouvernements d’austérité de Michel et Co., les temps partiels avec salaires partiels parce qu’il faut s’occuper des enfants, par manque de place dans les crèches ou parce que celles-ci sont trop chères… 80 % des mères célibataires sont sous le seuil de pauvreté.
En réalité, une femme dans la société capitaliste a de grandes chances de tomber dans la précarité. Cela ajouté aux tâches domestiques non rémunérées au sein des foyers sont une aubaine pour le système capitaliste. Il peut ainsi continuer à faire du profit sur le dos des femmes, celles-ci étant des travailleuses bon marché.
La violence sexiste est liée à la place de « seconde zone » qu’occupent les femmes dans la société et à la marchandisation de leur corps pour le profit des capitalistes. Cela se cristallise de manière horrifique et extrême quand la femme est dans l’isolement social le plus total, pourtant à la vue de tous, mais dans l’indifférence de beaucoup.
La Campagne ROSA est une campagne féministe et socialiste, selon nous l’oppression des femmes est inhérente au système capitaliste – l’émancipation économique et sociale de toutes les femmes ne pourra se faire qu’en changeant de société, vers une société socialiste où les travailleuses et travailleurs auront le contrôle sur leurs propres vies.
Avec la campagne ROSA, nous revendiquons :
- Pour un financement de centres d’accueil non mixtes et sécurisés pour les femmes sans-abri !
- Pour des refuges pour les personnes qui en ont besoin, tels que les femmes et leurs familles ou encore la communauté LGBT+.
- Pour un accompagnement adapté des femmes sans-abris dans les postes de police.
- Pour le financement et la formation du personnel pour qu’il soit apte à répondre aux besoins des femmes sans-abri (Samu social, dans les hôpitaux, les centres…).
- Pour la fin de la politique d’austérité qui ne permet pas aujourd’hui de financer à hauteur suffisante les centres d’hébergement et d’aide !
- Stop au démantèlement des services publics !