Pride is a Protest. Passons à l’action !

Notre pays est connu pour être progressiste en matière de droits LGBTQI+. Mais qu'en est-il ? L'égalité juridique ne signifie pas la même chose que l'égalité réelle !

La discrimination et la haine continuent de définir la vie des personnes LGBTQI+. La lutte est nécessaire – la Pride est une protestation ! Actions le 27 juin 2021 !

Avec le 17 mai, Journée internationale contre la LGBTQI+phobie, et le 28 juin, commémoration des soulèvements de Stonewall, les mois de mai et juin sont marqués par des thèmes LGBTQI+ dans plusieurs pays. Notre pays est connu pour être progressiste dans ce domaine.

La Belgique dispose de la reconnaissance du mariage homosexuel depuis 2003, du droit à l’adoption pour les couples LGBT depuis 2006, et depuis 2017 de la loi trans qui rend plus accessible le changement du genre enregistré.

Mais qu’en est-il ? L’égalité juridique ne signifie pas la même chose que l’égalité réelle ! La discrimination et la haine continuent de marquer fortement la vie des personnes LGBTQI+. Il faut se battre !

Covid19 : la sécurité et le bien-être des personnes LGBTQI+ en jeu

2021 nous a apporté un autre meurtre homophobe, à Beveren. La violence verbale et physique fait malheureusement trop souvent partie de la vie de nombreuses personnes LGBTQI+, tout comme les formes « plus subtiles » de haine et de discrimination.

Nous ne pouvons pas être qui nous sommes en public. Les jeunes ne peuvent souvent pas non plus porter ce qu’ils veulent. Nous vivons dans un monde hétéronormatif où la famille traditionnelle et les rôles de genre qui lui sont associés sont encore dominants et souvent imposés par la force.

Une crise affecte surtout les plus vulnérables. La crise Covid19 accroît également les inégalités, l’insécurité et la discrimination. Les personnes LGBTQI+ sont plus susceptibles que la moyenne de vivre dans des conditions précaires, insalubres et dangereuses.

Des années de coupes budgétaires ont créé de longues listes d’attente pour de nombreuses formes d’assistance et d’hébergement, importantes pour le bien-être des personnes LGBTQI+.

Les lockdowns ont entraîné une augmentation dangereuse de la violence intrafamiliale. Les victimes, dont un nombre proportionnellement élevé de personnes LGBTQI+, vivent dans des situations dangereuses 7 jours sur 7.

L’accès aux contacts sociaux, aux organisations LGBTQI+, etc. est souvent limité aux contacts en ligne. C’est insuffisant et certainement pas toujours sûr.

La « cyberhate » (la violence sur les réseaux, sur internet) connaît des hauteurs insoupçonnées. Les incidents de violence organisée où les personnes LGBTQI+ sont attirées dans un piège et agressées via les médias sociaux sont en augmentation, les auteurs semblant être de plus en plus jeunes.

Pour les jeunes, la crise entraîne un isolement accru et une détérioration de la santé mentale. Nous avons besoin d’une aide psychologique appropriée et gratuite pour tous-tes ceux/celles qui en ont besoin.

La pénurie d’emplois décents est un terrain propice à la discrimination : quiconque est « différent » est exclu. En 2018, le centre pour l’égalité des chances d’UNIA a signalé une augmentation de 49% des cas de discrimination en raison de l’orientation sexuelle par rapport à l’année précédente.

Les logements sociaux et les abris ont de longues listes d’attente. La pénurie sur le marché du logement entraîne une discrimination croissante. Par conséquent, les personnes LGBTQI+ en général courent un risque plus élevé de pauvreté, de sans-abrisme, etc.

Dans le domaine de l’éducation, le programme est toujours hétéronormatif. Une enquête de 2018 a révélé qu’en Flandre, plus de 40 % des personnes LGBT ne se sentent pas en sécurité à l’école.

Un sur quatre a même subi des violences physiques et le même nombre a déjà fait une ou plusieurs tentatives de suicide. Des cours d’éducation sexuelle appropriés sont nécessaires pour éliminer les préjugés et l’ignorance et créer un climat de sécurité pour chaque étudiant.

Lutte pour les droits et le bien-être des LGBTQI+ : réagissez et protestez !

Les crises conduisent à une société plus dure. Cela s’accompagne toujours d’une augmentation des tensions, de la violence et des frustrations dans la société. La LGBTQI+phobie, selon la campagne ROSA, n’est pas innée ou naturelle et ne peut être réduite à une culture spécifique.

La discrimination est stimulée et entretenue par le capitalisme, qui a besoin de monter les gens les uns contre les autres afin de maintenir les relations de pouvoir existantes.

Dans cette optique, la classe dirigeante présente certains groupes comme inférieurs et crée délibérément une image d’ennemi autour de la « différence ». Les personnes LGBTQI+ sont une soi-disant menace pour les « valeurs traditionnelles ».

De cette façon, ils divisent la classe ouvrière pour mieux la gouverner. Il suffit de penser aux camps de concentration pour les LGBT en Tchétchénie, aux attaques contre les droits et le bien-être des trans en Hongrie sous Orban et au Brésil sous Bolsonaro.

Il y a la violence (policière) contre les personnes LGBTQI+ en Ouganda et en Turquie et les chasses à l’homme sous Poutine. Dans de nombreux pays néo-coloniaux, le fait d’être soi-même est passible de prison ou de mort. Notre combat est international !

En Belgique également, les institutions de droite et conservatrices, politiques et religieuses, continuent de présenter les personnes LGBTQI+ comme anormales, inférieures ou un danger pour la société. Ce faisant, ils donnent une justification à la violence et à la discrimination.

Nous ne l’acceptons pas. Il est important de répondre aux incidents de violence par des actions. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter à l’indignation.

Il est grand temps que le mouvement LGBTQI+ adopte également une approche proactive. Les défilés annuels de la Pride en Belgique ressemblent de plus en plus à une fête commercialisée, où nos revendications et le caractère militant de ce mouvement sont relégués au second plan.

Cela peut et doit changer : la Pride est née d’une lutte pour nos droits ! Pride is a protest !

Nous devons descendre dans la rue pour imposer des actions et des investissements réels aux niveaux local, national et international. Nous devons nous organiser pour contrer la violence et la discrimination envers la communauté LGBTQI+.

Nos revendications

Le 27 juin, nous descendrons dans la rue pour revendiquer

  • Des investissements dans l’éducation, afin d’inclure des cours d’éducation sexuelle appropriés.
  • Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques puisse les recevoir.
  • Des investissements dans les services publics, le logement et les emplois décents, sans laisser de place à la discrimination.
  • Des investissements dans les lieux de rencontre et les organisations socioculturelles LGBTQI+, qui ont tant d’expertise mais si peu de ressources.
  • Des investissements dans les abris et les logements sociaux afin de garantir un abri sûr pour toutes et tous.

Pour une société démocratique socialiste !

Ces demandes pourraient sauver des vies, pour les personnes LGBTQI+ mais aussi pour la grande majorité de la population. Nos demandes d’investissements se sont heurtées à des années de politiques d’austérité.

La richesse est abondante, mais elle n’est actuellement utilisée que pour enrichir les riches. La lutte pour le bien-être des LGBTQI+ et la lutte sociale pour une société différente vont donc de pair.

Nous voulons une société où le bien-être de toutes et tous est central. Ceci est contraire au capitalisme, dans lequel les profits d’une petite élite sont le principal moteur. La discrimination ne disparaîtra que lorsque nous aurons supprimé ce terreau. Nous devons mener cette bataille ensemble.

Nous avons un monde à gagner ! Stay Proud, Stay Pride : Organisez ou rejoignez les manifestations de Pride is a Protest à Gand et à Bruges le 27 juin 2021 (15h00), un jour avant l’anniversaire des légendaires rébellions de Stonewall.

Evénement Facebook Gand

Evénement Facebook Bruges


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.