La place des femmes est dans la lutte !

La nouvelle campagne ROSA se veut une campagne orientée vers l’action contre l’omniprésence du sexisme et du système qui l’entretient : le capitalisme. Dans ce cadre, pas mal d’idées émergent.

Des cafés-ROSA sont un excellent moyen de discuter – autour d’un verre, d’un café – de l’approche à adopter, des slogans à mettre en avant et de la manière la plus efficace dont on peut participer à construire l’unité des 99% (face au 1% de super-riches) contre le sexisme et l’austérité.

La femme n’est pas un objet

Ce n’est pas parce que le sexisme est partout qu’il est normal et plus acceptable. Refusons l’utilisation du corps de femmes comme un objet (de marketing), sur les affiches de nos soirées par exemple. Pourquoi ne pas fabriquer des autocollants et organiser une campagne de collage. Facilitons la discussion autour du problème de harcèlement en créant des espaces de discussion. À l’école, proposons de consacrer une heure de cours pour que des écolières puissent elles-mêmes expliquer et sensibiliser leur classe à la nécessité de lutter contre le sexisme. Organisons une assemblée sur un temps de midi, car ce n’est qu’ensemble que l’on pourra réussir à lutter contre.

Mon corps, mon choix, ma liberté

De nombreuses injonctions tentent d’imposer à la femme une manière de s’habiller : pas de mini-jupe pour ne pas ‘‘provoquer’’ une agression, pas de longue jupe non plus, ni de voile qui seraient ‘‘trop prosélytes’’ pour l’espace public, l’école ou au boulot… Défendons le droit des femmes à se vêtir librement : dévêtues ou couvertes, c’est à elles de décider, et non pas aux politiciens, directeurs d’écoles ou patrons. Face aux attaques de l’establishment, pourquoi ne pas organiser d’autres actions comme à Anvers où des étudiants se sont réunis, portant un voile mettant en avant que ce n’est pas tant une question religieuse, mais simplement le droit de choisir ce que l’on porte, mais aussi que le racisme et l’islamophobie ne sont absolument pas des réponses au sexisme !

Pour de bons emplois, pour de bons salaires

Intérim, temps partiel involontaire, bas salaire, mauvaises conditions de travail, etc., les femmes sont surreprésentées dans les emplois hyper flexibles et précaires. À l’image des travailleuses et travailleurs d’ISS chargés du nettoyage à l’ULB, organisons le combat ! Une lutte unitaire du personnel avec un soutien des usagers rend une victoire possible. Apportons notre soutien aux piquets de grève dans des visites de solidarité, comme l’ont fait des membres de ROSA et les Étudiants de Gauche Actifs à la mi-mars à l’ULB lors de cette grève. Ce type d’action est essentiel pour lutter contre la précarisation croissante des femmes !

Pour un refinancement public du secteur non marchand à la hauteur de ses besoins

La campagne ROSA était présente lors de la manifestation du non-marchand du 22 mars. Ces manifestations syndicales sont les plus grands mouvements de femmes en lutte en Belgique. Nous y avons distribué un tract appelant à un mouvement fort et uni contre la privatisation et le sous-financement chronique du secteur et les conséquences catastrophiques sur les travailleuses et travailleurs comme sur la qualité des services. Pour cela, mener une campagne de syndicalisation des femmes est essentiel, et en particulier dans les secteurs où elles sont majoritaires, que ce soit dans les grandes institutions ou dans les petites structures de moins de 50 travailleurs.

La résistance contre l’oppression, le sexisme et l’austérité (ROSA) ne peut pas attendre !

Forme un comité ROSA dans ta région pour transposer ces idées en d’autres actions locales et pour en imaginer bien d’autres.


Pourquoi rejoindre ROSA ?

A la suite de la journée de lancement de cette campagne, nous avons demandé à plusieurs participantes pourquoi elles ont décidé de rejoindre ROSA.

‘‘Cette journée a suscité beaucoup d’enthousiasme. Une telle campagne féministe militante, c’est non seulement un puissant outil de mobilisation, mais aussi une plate-forme pour des discussions intéressantes. Merci pour cette journée ! J’ai encore beaucoup appris sur le mouvement en faveur du droit à l’avortement en Pologne, sur les marches des femmes aux USA et sur bien d’autres événements qu’ont abordé les différentes oratrices. Les discussions en plus petits ateliers étaient elles aussi enrichissantes : comment lutter contre le sexisme? Quelle est la meilleure stratégie? Que peut nous apprendre l’histoire des luttes féministes ? Comment mener la lutte dans les écoles ? A l’université? Au boulot ? Pourquoi les femmes ont-elles besoin du socialisme et pourquoi le socialisme a-t-il besoin d’elles ?

‘‘Les différentes formes de discrimination sont liées les unes aux autres, c’est important de garder ça en tête. La lutte contre le sexisme fait partie intégrante de la lutte pour un meilleur avenir pour tous ! Voilà pourquoi j’ai si vite rejoint ROSA’’.

Anna, étudiante, Anvers

‘‘Le sexisme est un phénomène extrêmement répandu, qui peut aller de mauvaises blagues aux critiques blessantes jusqu’à la violence (y compris sexuelle). Cela nous tombe dessus à un très jeune âge : le rose pour les filles, le bleu pour les garçons. Nous sommes endoctrinés par des représentations, des idéaux de beauté et des notions de ce qui est féminin et masculin. Et les conséquences de tout cela sont systématiquement sous-estimées.

‘‘Des études montrent que seules 1% des jeunes filles d’Europe se déclarent tout à fait satisfaites de leur corps. Je vois autour de moi comment les filles commencent très jeunes à surveiller leur ligne, font attention à leur apparence et sont souvent complètement perdues concernant la façon dont elles veulent s’habiller. Il faut d’une part être ‘‘féminine’’ et exposer son corps, sans être considérée comme trop provocante ou même comme une salope. Et puis on peut simplement avoir envie de s’habiller de manière plus ‘‘masculine’’, en ayant alors peur d’être dénigrée comme ‘‘peu attractive’’.

‘‘Le féminisme est bel et bien vivant. Une bonne couche de jeunes veut en finir avec les cases dans lesquelles on veut les faire entrer de force et s’opposent aux modèles de genre qui existent aujourd’hui. Mais je constate que la confusion est grande et que le féminisme est trop souvent réduit à une caricature.

‘‘ROSA a cassé cette idée chez moi. Nous nous sommes posé les questions : d’où vient le sexisme ? Comment se fait-il qu’il existe toujours aujourd’hui? Pour nous, la lutte contre le sexisme est inséparable de celle contre le capitalisme. Le féminisme, ce n’est pas une posture, c’est un combat politique ! Et la lutte pour les droits des femmes est une lutte pour une société socialiste’’.

Mai, élève du secondaire, Gand


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ROSA organise des actions, des événements et des campagnes pour combattre le sexisme et le système qui l’entretient : le capitalisme.